Malgré les sommes colossales injectées par l'Etat dans les différents plans de développement, la dégradation du paysage urbain dans les chefs-lieux de communes a tendance à prendre des proportions alarmantes sans que personne ne s'en soucie. Le paysage urbain se dégrade de plus en plus dans les chefs-lieux de communes, malgré les sommes colossales injectées par l'Etat dans les différents plans de développement, notamment l'opération dite amélioration urbaine. Pour 2008, par exemple, celle-ci a englouti pas moins de 200 milliards de centimes sans aucun résultat sur le cadre de vie. Les rues et trottoirs restent en piteux état alors que l'environnement est fortement agressé en permanence dans l'indifférence générale. Ce qui inquiète le plus, c'est que la situation a tendance à prendre des proportions alarmantes sans que personne ne s'en soucie. Les APC, de leur côté, ne font que dans le replâtrage et le colmatage car la voie publique est souvent défoncée et laissée en l'état par les entreprises de réalisation. Cela a, bien entendu, transformé les centres urbains en véritables chantiers éternels dont les grands perdants sont évidemment les usagers. Ces derniers n'hésitent pas d'ailleurs à les qualifier de « cités clochardisées qui ont perdu tous leurs repères et cadre d'antan », en référence justement aux dégradations de toutes sortes dont elles ont fait l'objet. Les trottoirs sont continuellement occupés par des vendeurs à la sauvette et des commerçants qui en ont fait le prolongement de leurs bazars. De même, les routes sont continuellement encombrées et les automobilistes ont du mal à circuler le long de ces passages parsemés de crevasses et de tranchées à ciel ouvert. Les piétons ne sont pas en reste puisqu'ils sont, eux aussi, exposés aux risques d'accident qui les guettent sur les trottoirs déformés et mal ajustés. A l'instar des autres usagers, les transporteurs publics ne sont pas non plus épargnés par cette situation qui touche tout le réseau routier de la wilaya. La prolifération des ordures et autres déchets est l'autre face du décor noirci qui caractérise ces agglomérations où la vie est devenue des plus contraignantes pour les citadins. A chaque fin de journée, les rues et trottoirs sont jonchés de détritus, de plastiques et de boîtes en carton. C'est la conséquence de l'activité commerciale anarchique qui abonde et qui a pris une ampleur telle qu'elle est devenue quasiment incontrôlable. Le phénomène a été encouragé, faut-il le dire, par l'absence d'espaces commerciaux, comme les marchés couverts qui font cruellement défaut dans la région. Souvent mis à l'index par les habitants, les services de nettoiement des APC s'en défendent et affirment que des moyens supplémentaires sont mobilisés pour faire face à la demande sans cesse croissante. « Néanmoins, notre tâche est entravée par l'incivisme de certains citoyens et commerçants qui ne daignent pas respecter les horaires de passage de nos camions de collecte des ordures », indique un élu. Pour beaucoup, le visage hideux qu'offrent aujourd'hui les communes de la wilaya est dû surtout au phénomène de l'exode rural et à l'incapacité des élus à prendre en charge les problèmes accumulés depuis des décennies.