La directrice du journal, Hadda Hazem, après avoir tenté, sans succès, et épuisé toutes les possibilités de joindre les responsables de l'imprimerie ainsi que le ministre de la Communication, a eu recouru à une procédure de référé, hier, qui a abouti à ladite décision transmise au directeur de la SIA. «Si réellement la décision de suspension est économique et non pas politique, comme le dit Monsieur le ministre, je crois que rien ne pourra empêcher la reparution du journal demain (aujourd'hui, ndlr)», estime Mme Hazem. Elle affirme être en règle et avoir respecté l'échéancier établi avec le même responsable de la SIA en septembre dernier pour le règlement de la dette. «Depuis octobre, je n'ai pas enfreint à notre accord et j'ai continué de régler sur la base des petits moyens du journal comme convenu. Et là, je me pose une question : pourquoi seul El Fadjr est touché par cette décision ?» dit-elle en notant que nombreux sont les titres qui souffrent d'endettement mais que la société d'impression ne gêne aucunement. «Pourquoi cette politique de deux poids deux mesures ? On touche à El Fadjr alors que des titres ont profité des largesses de l'Etat au point de créer des chaînes de télévision», fulmine Hadda Hazem en rappelant que son journal n'a pas bénéficié d'une formidable manne publicitaire comme certains pour pouvoir verser la totalité des créances. «C'est de la hogra pure et simple. J'ai créé El Fadjr le 5 octobre 2000 ; de nombreux titres sont venus bien plus tard et ont été hissés grâce à la manne de l'ANEP et reçoivent 8 pages de publicité par jour, quand El Fadjr se suffisait de son quart de page la semaine. Aujourd'hui, on vient dire que le problème est financier. Soit, s'il est ainsi, que l'on accepte alors de me parler pour arriver à un arrangement. Comment une entreprise veut-elle être payée si elle ne négocie même pas avec ses débiteurs ?» s'interroge notre interlocutrice en affirmant que certaines parties sont derrière cette décision qui revêt un caractère purement politique.