La situation épidémiologique arrêtée à la date du vendredi 11 décembre 2009 se caractérise par un nombre cumulé de 445 cas confirmés parmi les personnes qui se sont présentées aux services hospitaliers de référence. Sur ce total de cas confirmés, l'on enregistre 19 décès, dont 7 femmes enceintes. Le nombre de cas de grippe A (H1N1) serait encore plus important selon le ministère de la Santé si on venait à appliquer le modèle mathématique préconisé par l'OMS pour estimer l'incidence probable de cette grippe. Ainsi, ce modèle montre que le nombre probable de cas est largement supérieur au nombre confirmé depuis juin dernier. D'autant que le nombre de cas confirmés ne concernait que les personnes qui se sont présentées à un service hospitalier de référence avec un syndrome grippal ou bien celles ayant été orientées sur un service de référence par le contrôle sanitaire aux frontières ou le réseau de surveillance de la grippe, précise le dernier communiqué du ministère de la Santé. Le ministère de la Santé signale aussi qu'un nombre beaucoup plus élevé de personnes ayant développé un syndrome grippal se sont traitées sans se présenter à un service hospitalier de référence ou ont bénéficié d'un traitement symptomatique. « Parmi ces personnes, la majorité était probablement atteinte de la grippe A (H1N1) dans la mesure où l'exploitation des analyses faites par le laboratoire de référence de la grippe de l'Institut Pasteur d'Algérie rejoint l'avis des experts de l'OMS et montre que 99% des syndromes grippaux actuels sont des cas de grippe A ». Il a été aussi constaté au laboratoire de référence de la grippe à l'Institut Pasteur que sur 100% des cas prélevés, analysés et ayant confirmé la présence du virus grippal, 99% étaient des cas positifs au virus H1N1. Qu'attend donc le ministère pour rendre publiques les estimations des cas probables de grippe A (H1N1), d'autant que l'Institut national de santé publique (INSP) est doté d'un réseau régional de la surveillance de la grippe (GROG) installée à travers le pays ? Un réseau qui a pour but de détecter précocement une situation épidémique grâce à la surveillance hebdomadaire des syndromes grippaux. Cette situation épidémiologique, ajoute le communiqué, explique les nouvelles dispositions mises en œuvre depuis le 3 décembre 2009 en matière de notification et de prise en charge des consultations hospitalières pour syndrome grippal qui ne conduisent à l'hospitalisation et au prélèvement aux fins d'analyses que des patients présentant un syndrome grippal, avec un ou plusieurs signes de gravité, un syndrome grippal avec un risque de complication, un syndrome grippal associé à une maladie chronique. Les patients consultant avec un tableau fortement évocateur de la grippe A (H1N1), mais ne présentant aucun profil à risque, ne sont pas prélevés et sont traités en ambulatoire avec confinement à domicile.