Il faut dire que les habitants de cette région où prédomine une vocation agricole endurent toutes les peines du monde pour venir de Boubrik au centre-ville de Daya, ou encore faire le chemin inverse, et ce, à cause d'une crise chronique du transport générée en grande partie par l'insuffisance du nombre des bus assurant la desserte entre ces deux centres urbains, nonobstant le bitumage récent du tronçon reliant les deux régions précitées. Et pour mieux illustrer cette souffrance, il suffit tout simplement de prêter une oreille attentive à ce que racontent certains enseignants de l'école primaire d'Abou Hamida Abd El Kader pour enfin ressentir ce qu'ils endurent comme peines. «Des fois, en sortant du travail le soir, après une journée pénible, je dois attendre une heure, parfois plus, pour que le bus arrive de Daya afin de descendre au centre-ville où je dois prendre un autre bus qui m'emmènera à Ghardaïa, sur 11 km. En hiver, je rentre toujours à la nuit tombée», raconte avec amertume Ahmed, un enseignant de langue arabe dans cet établissement. Et de dire encore : «Le pire, c'est que les chauffeurs de ces bus très vétustes ne sont pas sérieux, ils travaillent comme ils veulent et quand ils veulent, sans se soucier de notre souffrance.» D'autres témoignages enfoncent le clou : certains se disent non étonnés de voir la direction de l'éducation incapable de recruter des enseignants dans cette école dont la majorité des nouveaux affectés boudent cette contrée à cause de son enclavement qui tue toute tentative d'améliorer le quotidien et envisager un meilleur avenir. Mais ceci ne veut nullement dire que les infrastructures de base n'existent pas dans cette localité, alors qu'un dispensaire, une annexe municipale et une salle omnisports fonctionnent. C'est la bonne volonté des responsables locaux qui est interpellée par les citoyens pour que de nouveaux bus étatiques (ETUG) puissent insuffler une nouvelle dynamique dans l'activité du transport dans cette région. Peu de jours nous séparent du mois sacré. Ces villageois espèrent encore…