Nous avions rapporté dans nos précédentes éditions le mal-être des habitants de la petite bourgade de Boubrik, située à environ 4 km au nord du chef-lieu de la commune de Daya Ben Dahoua. Des citoyens qui font face continuellement à une crise chronique du transport due au manque de bus assurant la desserte de cette région vers le centre-ville. Une situation qui, malheureusement et contrairement ce qu'ils sont en droit d'espérer, ne cesse de se dégrader de jour en jour, lorsqu'on sait qu'au lieu de voir le nombre de bus de transport augmenter avec pour finalité de redonner vie à cette activité mise à mal depuis des années, le contraire est constaté. En effet, de nombreux propriétaires de ces bus exerçant sur ce tronçon ont vendu leurs moyens de locomotion pour, enfin, acheter des véhicules afin de rejoindre cette nouvelle génération de transporteurs, autrement dit les «taxieurs» qui pratiquent, au grand dam de la population locale, des tarifs dont la victime n'est autre que le pauvre habitant de Boubrik. Il faut savoir que le prix d'une place pour aller du centre-ville de Daya à Boubrik est cédé à 100 DA, soit pour un trajet ne dépassant pas les quatre kilomètres. Alors que la place de Daya Ben Dahoua jusqu'au centre-ville de Ghardaïa, soit une distance de 12 km, coûte le même prix, à savoir 100 DA. Inconcevable et pitoyable. Assurément appâtés par ce gain rapide et encouragés en cela par l'absence de services de contrôle censés veiller à l'application de la réglementation qui régit cette activité, ces transporteurs sans scrupules sévissent actuellement en toute impunité, faisant chaque jour plusieurs victimes dont le seul tort est de vouloir regagner tranquillement leur chez soi. Chaque matinée, de nombreux habitants sont contraints de s'entasser aux arrêts de Boubrik situés dans le centre-ville de Daya et de prendre leur mal en patience durant de longues heures dans l'attente d'un bus qui les mènera vers Boubrik. «Nous sommes livrés à nous-mêmes car aucun responsable n'a daigné s'enquérir de nos besoins, notamment en matière de transport» grommelle une femme d'un air épuisé qui revenait du marché de gros de légumes et fruits de Daya. Un jeune lui emboîtant le pas, abonde dans le même sens : «Je ne blâme pas ces vampires de ‘‘taxieurs'', mais les citoyens qui ne réclament pas leurs droits aggravés par l'absence de l'Etat qui pourrait lâcher l'épée de Damoclès sur ces transporteurs malhonnêtes et cupides.