Les 18 000 baraques abritant plus de 150 000 personnes causent de sérieux ennuis de santé à leurs occupants. Dans une lettre adressée aux autorités centrales du pays, dont une copie est en notre possession, la coordination des cités en préfabriqué érigées suite au séisme de 1980, dénonce les promesses non tenues quant au relèvement du montant de l'aide aux sinistrés. Celle-ci s'élève, rappelons-le, à 70 millions de centimes, dont l'attribution se fait par tranches et selon l'avancement des travaux portant réalisation de nouvelles habitations. Les dirigeants de la coordination estiment que cette somme est insuffisante et ne permet guère le remplacement des logements en préfabriqué. « Lors d'un meeting animé dans la région en avril dernier dans le cadre de la campagne électorale pour la présidentielle, le premier magistrat du pays nous avait promis de revenir à Chlef pour se pencher sur le problème récurrent de ces habitations. Or, depuis cette date, nous attendons toujours la venue du Président de la République », écrivent-ils dans la correspondance. Et de relever encore que « les 18 000 baraques abritant plus de 150 000 personnes se trouvent dans un état lamentable et causent de sérieux ennuis de santé à leurs occupants. D'ailleurs, nombre d'entre eux souffrent de maladies chroniques qui ont dû nécessiter leur hospitalisation dans des établissements spécialisés ». Démarche boycottée Par conséquent, ils demandent une révision des dispositions prises par le Gouvernement en janvier suite aux émeutes qui avaient secoué la région en avril 2008. « Nous voulons une aide conséquente pour construire de nouvelles habitations et remplacer celles en préfabriqué. Le soutien accordé à chaque famille ne permet nullement une telle opération car la plupart des chefs de famille sont soit des retraités, soit des travailleurs à faibles revenus », relèvent les plaignants. C'est pourquoi, ajoutent-ils, le dispositif en question n'a pas suscité l'engouement de sinistrés, puisque seules 262 demandes de souscription avaient été déposées au niveau des commissions de daïra. Cela signifie, à leurs yeux, un boycott pur et simple de la démarche des pouvoirs publics qui « n'ont pas daigné associer les représentants des sinistrés à leur décision, ni se soucier de la situation exceptionnelle des 18 000 constructions ».