Alors que le recensement général de la population vient à peine de se terminer et ses résultats rendus publics, une nouvelle enquête sur les revenus des ménages et l'état des baraques occupées par les sinistrés du séisme de 1980 sera lancée dès demain, dans les communes de Chlef et de Chettia, où l'on compte le plus grand nombre de ces types d'habitats. L'annonce a été faite, hier, par le président de la commission de suivi de ce dossier, Mohamed Moumena, qui précise par ailleurs que l'opération va durer 45 jours. Une trentaine de brigades vont ainsi sillonner les différents quartiers pour récolter les informations nécessaires, dont le traitement s'effectuera par des moyens informatiques semblables à ceux utilisés, indique-t-on, pour le recensement des constructions précaires. A l'issue de ce recensement, un rapport détaillé sera transmis au gouvernement pour les suites à donner, avant sa présentation au Parlement pour approbation. Rappelons que la décision d'instituer cette commission et de revoir la situation de chaque famille sinistrée fait suite aux émeutes qui ont secoué la région en avril dernier. Les occupants des 20 000 logements en préfabriqué avaient toujours réclamé l'application de l'aide d'un million de dinars pour chaque famille concernée, prévue dans la loi de finances de 2007, avant son annulation pure et simple par les autorités centrales. En mai dernier, lors d'une visite à Chlef, le ministre chargé des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, avait tenu à préciser à ce sujet que le soutien direct de l'Etat, dont le montant reste à déterminer, n'ira « qu'aux plus nécessiteux parmi cette catégorie de la population ». La population n'est pas du même avis et demande à ce que l'aide promise soit étendue à tous les sinistrés, qui ne peuvent ni reconstruire leur habitation ni contracter un prêt bancaire. La commission locale de suivi de ce dossier, qui regroupe également la coordination des cités en préfabriqué, a promis en tout cas de faire des propositions en ce sens à qui de droit.