Plus de deux décennies après, les sinistrés du séisme d'El Asnam, aujourd'hui Chlef, continuent de faire face au calvaire qu'ils endurent et qui ne semble pas près d'être pris en charge. Après avoir vainement frappé à toutes les portes, la Coordination des cités en préfabriqué, érigées au lendemain du séisme d'octobre 1980, a décidé de saisir la commission nationale des droits de l'homme que préside Me Farouk Ksentini, pour une éventuelle prise en charge du dur et le long calvaire que vivent les 18 000 familles entassées dans des baraques depuis plus de 26 ans. En effet, dans une correspondance datée du 4 mars et dont une copie a été remise à notre bureau, ladite Coordination, qui regroupe plusieurs comités de quartiers de la wilaya, demande à la Commission nationale des droits de l'homme d'intervenir auprès de qui de droit pour rétablir l'aide financière promise par le gouvernement, laquelle, faut-il le rappeler, figurait bel et bien dans la loi de finances 2007 avant d'être curieusement annulée par les mêmes autorités. Elle a été remplacée par des crédits bancaires pour les 12 000 familles ayant acquis leur bien dans le cadre de la cession des biens de l'Etat. En revanche, pour ce qui des 6300 autres occupants, dont les logements sont géré par l'OPGI, l'Etat a prévu une opération de reconstruction dans de nouvelles cités en dur. Les travaux sont en cours pour la majorité des locataires demeurant à Chlef et dans la commune voisine de Chettia. « Grande a été notre surprise d'apprendre que l'aide financière de 1 million de dinars pour chaque famille touchée a été annulée pour des raisons inconnues. Pourtant, ce soutien, qui est destiné au remplacement de ce type d'habitat, est contenu dans la loi de finances de 2007, approuvée par le Parlement et signée par le président de la République. Au lieu de nous aider à prendre en charge cet épineux problème, les pouvoirs publics veulent nous imposer coûte que coûte des emprunts que la majorité d'entre nous ne peuvent contracter pour des raisons socioéconomiques. Une option que nous rejetons d'ailleurs, car elle nous prive d'un droit légitime que nous réclamons depuis deux décennies », lit-on dans la correspondance. En conséquence, la Coordination des cités en préfabriqué sollicite l'intervention du président de la Commission nationale des droits de l'homme pour débloquer la situation en réinstaurant le dispositif d'aide prévue, afin d'alléger les souffrances de milliers de familles, dont beaucoup d'entre elles, selon les plaignants, souffrent de maladies graves liées à la précarité de ces constructions. Même s'ils ne font guère d'illusions quant à l'aboutissement de leurs revendications, les sinistrés ont tenu à mettre toutes « les autorités concernées devant leurs responsabilités ».