Pour traverser l'autoroute qui compte huit positions, des écoliers empruntent les passages souterrains qui servaient initialement à la collecte des eaux pluviales. Les écoliers qui habitent dans la localité de Ben Amar, dépendant de la commune de Hammadi et scolarisés dans les écoles primaires et CEM de Ben Choubane dans la commune de Rouïba, sont quotidiennement exposés au danger que représente le tronçon de l'autoroute Est-Ouest pour leur vie. Ces élèves sont, en fait, contraints de choisir entre traverser l'autoroute qui compte huit positions en tout, ou emprunter l'une des multiples canalisations qui servent à la collecte des eaux pluviales. Ces passages souterrains, construits sous l'autoroute qui ont à peine un mètre et demi de hauteur et qui s'étendent sur une distance avoisinant les quarante mètres, sont utilisés par ces petits écoliers pour franchir, en toute sécurité, l'autoroute et joindre leurs établissements scolaires qui se trouvent sur le versant est. C'est ainsi que des élèves âgés entre 6 et 10 ans passent quotidiennement dans ces canalisations qui, de temps à autres, se remplissent d'eau de pluie et de boue à hauteur de 30 cm. La tête courbée en avant, les bambins franchissent la quarantaine de mètres dans des conditions dignes d'une évasion de prison. « J'ai trop peur de traverser l'autoroute, alors je passe par ce trou », dira Samir, un jeune collégien de 14 ans, en ajoutant qu'« en empruntant le passage souterrain, je sais au moins que je ne risque pas de me faire heurter par une voiture ». Les moins âgés des enfants attendent souvent à l'entrée du canal, afin qu'un groupe d'écoliers se forme pour entreprendre la traversée en ligue. « En empruntant le sous-sol, j'accompagne des élèves du primaire qui attendent à l'entrée du canal jusqu'à l'arrivée d'un élève plus âgé qu'eux pour les accompagner », affirme Redouane, un élève du moyen. Quant aux parents d'élèves, notamment ceux qui ne peuvent pas s'absenter de leur travail pour accompagner leurs enfants à l'école, ils lancent un appel urgent aux autorités compétentes, afin de doter ce tronçon de l'autoroute, ouvert à la circulation jusqu'à la ville de Larbaâtache, de passerelles devant leur éviter des drames. « Nous demandons, à proximité de chaque hameau de maison, la réalisation de passerelles, afin que nos enfants puissent rejoindre leurs écoles en toute sécurité », dira un parent d'élève rencontré aux abords de l'une de ces canalisations. Et à un autre d'ajouter : « Il y a eu par le passé des accidents dramatiques qui ont coûté la vie à des écoliers scolarisés à Ben Choubane. Nous voulons que cela cesse. » Par ailleurs, certains parents d'élèves ont carrément demandé la dotation de leur localité en transport scolaire, et ce, en attendant que des solutions définitives soient trouvées, à savoir la construction de passerelles. Outre ces mesures qui doivent êtres prises dans la plus grande célérité, étant donné qu'il est question de préserver la vie de centaines d'enfants, le renforcement de l'éclairage public en ces lieux serait à même de réduire le nombre d'accidents et de sécuriser un tant soit peu les enfants, qui, faut-il le rappeler, sortent de chez eux très tôt le matin avant même que la lumière du jour naissant.