Si la reprise des classes est synonyme de joie pour les uns, les autres par contre renouent avec le calvaire. Au moment où les plus aisés accompagnent leurs enfants à l'école, des centaines d'écoliers, voire des milliers empruntent les chemins de l'école, seuls, à pied, livrés au froid et aux dangers de la route. Et en plus du manque flagrant de transport scolaire, les chemins menant aux écoles posent un problème majeur. C'est le cas des écoliers de Ouled Bouchia et Ouled Bellil, deux villages situés au sud du chef-lieu de la wilaya de Bouira, qui, pour rejoindre l'école primaire Seddiki-Belkacem, qui se trouve à quelques mètres du chemin de fer, sont obligés de traverser le tunnel de la voix ferrée. C'est ce que nous avons constaté samedi dernier, lors de la reprise des classes après les vacances d'hiver: des enfants, inconscients du risque qu'ils courent, empruntent matin et soir ce passage dangereux. Un danger menaçant la vie de ces bambins et les gens qui empruntent ce tunnel quotidiennement, sans susciter le moindre souci des autorités quant à la construction d'une passerelle ou la mise à la disposition des élèves d'un bus qui assure le ramassage à chaque entrée et sortie de l'école. D'autre part, la voix ferrée traversant tout le quartier et qui a fait, par le passé, des victimes, ne cesse de semer la terreur parmi les habitants sans compter la nuisance sonore qui perturbe autant les élèves qui suivent tranquillement leurs cours, que les habitants qui sont tirés de leur sommeil à chaque passage de train. Le problème dure depuis presque une dizaine d'années, puisque les autorités, après avoir été interpellées, ont promis la construction d'une passerelle. Un projet qui a été, malheureusement, remis aux calendes grecques. Est-ce justifié le fait de fermer les yeux sur un danger qui menace la vie de ces bambins? Que devient le rôle de l'association des parents d'élèves, qui a failli à sa mission? Sinon de défendre inlassablement et sans relâche l'intérêt des écoliers. Cela n'est que la partie visible d'un problème majeur car, ailleurs, dans des régions enclavées, où l'école est à une dizaine, voire à une vingtaine de kilomètres du village, et en l'absence de transport scolaire, les élèves rejoignent péniblement les bancs de l'école. Qui viendra au secours des ces écoliers innocents? A entendre les discours des élus et les responsables locaux au regard des réalités du terrain, nous n'avons qu'à demander aux écoliers de bien faire attention en passant par la voix ferrée et les routes dangereuses. Peut-être qu'un jour un responsable interviendra pour répondre aux besoins énoncés.