L'événement a été étrenné par un concert de l'orchestre symphonique national. Les Algériens n'ont guère démérité, prouvant que la musique symphonique n'a pas de nationalité et que même sous nos latitudes, jouer de la musique peut s'avérer facile pour celui qui s'y adonne avec le cœur. Plusieurs extraits de pièces connues ont été joués par les musiciens de l'orchestre, placés sous la houlette de Zahia Ziouani, une algérienne qui a fait toute ses classes à Paris. Mozart, Verdi, Bizet ont été revistés à l'occasion du concert de mercredi. Les Noces de Figaro, Nabucco, Carmen, œuvres exigeantes de ces musiciens disparus, mais dont les œuvres éblouissent toujours, furent jouées par les musiciens qui se « sont fait accompagner », à l'occasion, par la chorale et la cantatrice Catherine Manandaza venue de France. Le commissaire du festival, Abdelkader Bouazzara, ne cachait pas sa fierté de voir pareil événement se dérouler en Algérie. Il fera savoir, dans l'allocution d'ouverture, que ce premier festival est un événement qui réconciliera le public algérien avec une musique savante qui n'a pas eu les faveurs, convenons-en, des pouvoirs publics. Ziouani est de ces musiciens algériens qui veulent faire changer les choses. Titulaire de plusieurs premiers prix (alto, musique de chambre, etc.), et diplômée de l'université Paris IV Sorbonne, Ziouani, la musicienne de 9-3 (numéro du département de la Seine-Saint-Denis à Paris) a été sélectionnée pour étudier la direction d'orchestre auprès du célèbre Maestro Sergiù Celibidache, en France et en Allemagne, affirment les « biographes » de cette jeune musicienne qui en impose. Par sa manière de jouer toute particulière. Chef d'orchestre principal invité de l'Orchestre national symphonique d'Algérie, celle qui dirigeait depuis 1996 l'orchestre symphonique Divertimiento a été récompensée en 2007 pour son parcours au Sénat français dans le cadre des « Trophées de la réussite au féminin » du ministère des PME-PMI. Parmi les moments forts qui marqueront son activité artistique en 2010 et 2011, Zahia Ziouani dirigera, insiste-t-on, un programme de musiques françaises à la tête de l'Orchestre symphonique Divertimiento, le mercredi 17 février 2010, à la prestigieuse salle de concert de la Cité de la Musique ainsi qu'au Théâtre national d'Alger (TNA) en avril 2010. Ce théâtre, dont les planches furent désertées durant longtemps, a vu le passage de nombreux musiciens de renom : chacun présente une touche toute particulière de son pays. Les nombreux invités y trouveront leur compte durant la semaine que durera ce festival, dont le TNA sera le « théâtre ». Le programme du festival comprend des conférences et des master-classes, en plus des hommages à des musiciens algériens connus sur la scène artistique en Algérie.