Efforts n La tenue de la première édition du Festival international de musique symphonique (du 9 au 14 décembre) a fait montre de l'intérêt qu'a le public algérien pour la musique classique universelle. Nous avons pu alors constater chaque soir, et au fil des récitals, que le public aussi bien amateur que connaisseur répondait présent et nombreux. Le festival a également fait montre du travail mené par l'Orchestre symphonique national car le Festival international de musique symphonique est l'aboutissement de plusieurs années de travail (six ans) conjointement mené par l'Orchestre symphonique national et le ministère de la Culture. Depuis sa création, il y a de cela près de 10 ans, l'Orchestre symphonique s'est attelé à promouvoir la musique classique universelle ou encore la musique d'opéra. Le travail se faisait, dans un premier temps, pas à pas et progressivement. Puis, et dans un deuxième temps, les choses se sont accélérées. Ainsi, depuis quelques années, l'orchestre symphonique national – et notamment à partir de 2007, à l'occasion de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe» – a assuré plusieurs prestations à Alger et dans le reste du pays – même dans les villes du Sud. Ces initiatives s'inscrivent dans «une politique visant à entreprendre la mission de promouvoir, de diffuser et de faire découvrir à un large public et à travers tout le territoire national la musique classique universelle», nous dira Abdelkader Bouazzara, directeur de l'Orchestre symphonique national. Ainsi, la culture relative à la musique classique universelle connaît une dynamique importante, et l'expérience algérienne dans le domaine de la musique symphonique est reconnue. Aujourd'hui, l'Orchestre symphonique national revêt une notoriété nationale – et même à l'étranger. Il ne joue pas seulement de la musique universelle ou d'opéra, il s'emploie également à interpréter la musique algérienne tirée du terroir : celle-ci est arrangée en vue de lui conférer une portée universelle. «C'est pour faire connaître la musique algérienne sur la scène internationale», nous dira Abdelkader Bouazzara. Et d'ajouter : «Notre but est aussi de développer et promouvoir la musique algérienne.» «L'orchestre symphonique national a aussi pour objectif la revalorisation du patrimoine de la musique algérienne sous forme symphonique», souligne-t-il. Ainsi, depuis quelque temps un travail dans ce sens, celui de «symphoniser» la musique algérienne, est mené par l'orchestre en vue certes de lui conférer une dimension universelle, mais aussi de la préserver de la déperdition en s'appuyant sur des bases scientifiques reconnues universelles. La musique algérienne, dite celle du terroir, ne peut plus être considérée comme étant rudimentaire ou encore ne pouvant être transcrite ni distribuée de manière à être interprétée par un orchestre symphonique. L'Orchestre symphonique national prouve, à chaque récital qu'il donne, le contraire. Conférer une dimension classique universelle à la musique algérienne traditionnelle, et ce par l'utilisation d'instruments modernes et traditionnels à la fois, ne peut, en aucune manière, signifier un éloignement de son authenticité ni encore de son empreinte particulière : c'est plutôt l'inscrire dans l'universalité. Il s'agit là d'un moyen d'ouverture sur les autres cultures, de la leur faire connaître et contribuer en conséquence à sa promotion.