La situation des exportateurs de pâtes et de couscous, dont les intrants ne sont pas subventionnés par l'Etat, est à l'étude au niveau du ministère du Commerce », selon ce qu'a déclaré, hier, Mohamed Benini, directeur général de l'Agence nationale de promotion des exportations (Algex). S'exprimant durant le débat qui a eu lieu au forum d'El Moudjahid, à propos des exportations hors hydrocarbures, le directeur d'Algex a estimé également que « le marché de l'export du couscous est un marché privilégié pour l'Algérie ». Il est à rappeler que plusieurs exportateurs de pâtes alimentaires ont été fortement pénalisés par la circulaire ministérielle d'août 2009, interdisant « l'exportation des produits à base de céréales subventionnées ». Ces entreprises qui assuraient par leurs propres moyens leurs importations de blé ont été tout de même touchées par la décision qui a induit le blocage de toutes leurs activités d'export et qui a carrément provoqué la suspension de commandes qui étaient déjà en cours. Des tonnes de produits ont été ainsi bloquées, disent les responsables de ces entreprises qui réclament une solution rapide de la part des pouvoirs publics. Ils précisent que les entreprises concernées étaient en affaire avec des clients à l'étranger dont les commandes ont été dûment payées et qui n'attendaient plus que la livraison des marchandises avant que la décision ne tombe, sans aucun préavis, et ne remette tout en question. Les entreprises de pâtes et de couscous, comptant sur leurs propres importations d'intrants, avaient réussi, estiment certains exportateurs, à constituer un bon réseau de clients à travers le monde, mais ce travail, qui a nécessité quatre années, a été « cassé » par la décision d'arrêt des exportations, qui est, certes, justifiée, disent-ils du point de vue de l'assainissement du commerce extérieur mais qui n'a pas fait la différence entre ceux qui profitent du blé subventionné et ceux qui importent eux-mêmes leurs matières premières. Il se trouve que depuis cet été, de nombreux contrats en cours avec des pays étrangers sont en suspens. Sur un autre plan, les responsables d'Algex, de la Compagnie algérienne de garantie des exportations (Cagex) et de l'Association algérienne des exportateurs (Anexal), ont dressé le tableau peu reluisant de la situation des exportations hors hydrocarbures, qui reste inchangée au fil des années. Ils évoqueront les contraintes liées à la promotion des exportations hors hydrocarbures, dont la bureaucratie, le manque de capacité de fret, les faiblesses du marketing et du conditionnement, etc. Le président d'Anexal a plaidé pour sa part carrément pour « une stratégie de guerre » pour encourager les exportations hors hydrocarbures.