Dans une lettre adressée au conseil régional de l'ordre des médecins, et dont une copie est en notre possession, les résidents du CHUC dénoncent «les agressions verbales (insultes, obscénités et menaces) virulentes et quotidiennes qui portent atteinte à notre dignité et intégrité». Les signataires de la lettre imputent cette escalade au tragique événement lié à l'enlèvement du bébé Leith Kaoua de la nurserie du CHU, et depuis lequel, mentionnent-ils, «notre sécurité et notre honneur sont bafoués». En dépit de cela, les signataires soutiennent avoir toujours assumé leurs taches «malgré l'insécurité grandissante, le stress permanent, le manque d'hygiène et de matériel». Les protestataires accusent, en outre l'administration et la tutelle de ne pas les avoir défendus «face aux calomnies de certains médias à la recherche du scoop commercial, dénigrant les médecins», de même qu'ils déplorent « les propos erronés» tenus par le ministre de la santé Abdelmalek Boudiaf, en marge des Assises de la santé, déclarant que «six personnes, dont deux médecins ont été écrouées dimanche, après avoir reconnu les faits». Les résidents précisent, à ce sujet, qu' «il n'y aucun médecin écroué et que les personnes concernées n'ont été présentées devant le procureur de la République que le 17 juin 2014 seulement». Evoquant, par ailleurs, les difficultés de leur travail, rendu encore plus pénible suite aux derniers évènements, les résidents du CHUC veulent que les «responsabilités de chacun soient clairement définies et à tous les niveaux rapidement», sollicitant, pour ce faire, l'aide et le soutien du conseil de l'ordre des médecins, et par son biais, les responsables du secteur. En clair, les résidents du CHUC, en colère et solidaires de leurs collègues du service de maternité, de pédiatrie et de la nurserie, menacent donc de démissionner collectivement si les autorités compétentes ne se penchent pas sérieusement sur leurs problèmes, afin qu'ils retrouvent dignité et sérénité. L'on croit savoir également qu'un mouvement de grève est envisageable.