Le bureau de la section de karaté de l'ESSA, sis au complexe omnisports OPOW Badji Mokhtar, a fait l'objet, dans la nuit de dimanche à lundi, d'un vol de l'unité principale d'un micro-ordinateur et de documents. Les enquêteurs dépêchés sur les lieux, quelques minutes après, ont tout de suite penché vers la thèse de la simulation, les membres de ladite section étant poursuivis en justice pour des affaires de détournement dans le secteur. H. B., 45 ans, entraîneur de la section, récidiviste condamné récemment par le tribunal de Souk Ahras à une peine de trois mois de prison ferme, et un autre membre de la section, répondant aux initiales de N. B., 45 ans, figurent sur la liste des suspects. Des indices de taille ont été regroupés par les enquêteurs de la police judiciaire. La veille du vol, « commis sans effraction », insiste notre source, le premier suspect a invité le gardien de nuit à venir vérifier si la porte était bien fermée. Les locaux des autres sections, contenant des équipements qui valent des millions de dinars, n'ont jamais fait l'objet de vol. Contacté par téléphone, Abdelhamid Hafsi, le directeur du complexe sportif, a exclu la thèse du voleur étranger et insisté sur le fait que l'OPOW est un lieu totalement sécurisé. Le scandale des détournements des cotisations destinées à l'inscription des athlètes sur la liste des assurés, la dissimulation des fonds de wilaya alloués dans le cadre de la prise en charge financière de la section, l'utilisation de l'intitulé du club pour la collecte illégale des subventions auprès de certaines institutions publiques et privées, des commissions des œuvres sociales de plusieurs secteurs de la fonction publique et des communes (voir nos éditions précédentes) n'a pas révélé tous ses secrets. Exploitée de manière minutieuse par les enquêteurs du troisième arrondissement depuis trois mois, l'affaire a révélé un scandale de plus grande envergure. L'affaire est, ainsi, assimilée, estime notre source, à un arbre qui cache la forêt. Les principaux mis en cause dans cette affaire sont également impliqués dans d'autres dossiers compromettants : la création d'entités et d'entreprises fictives ayant justifié, auparavant, des détournements de plusieurs millions de dinars avec la complicité de quelques institutions financières. Une autre affaire de blanchiment d'argent est actuellement entre les mains des enquêteurs. Un fatras d'affaires et de procédés que les enquêteurs du service de la police judiciaire et ceux du troisième arrondissement de la sûreté urbaine tenteront d'élucider. Affaire(s) à suivre.