Les agriculteurs veulent que le transfert de l'eau vers le chef-lieu de wilaya soit suspendu pendant quelques mois parce que leurs puits se sont taris et la source qui arrosait la palmeraie s'est asséchée . Des dizaines de citoyens, en grande majorité des agriculteurs, observent, depuis lundi dernier, un sit-in devant l'APC de Mougheul, à 40 km au nord de la ville de Bechar. Ils veulent que le transfert de l'eau vers le chef-lieu de wilaya soit suspendu pendant quelques mois parce que leurs puits se sont taris et la source qui arrosait la palmeraie s'est asséchée. « A chaque fois qu'ils essayent d'accéder à l'APC pour saisir le maire, les gendarmes les empêchent », se plaignent-ils. « Cela fait deux mois, affirme-t-ils, qu'ils ont alerté le wali par écrit mais ils n'ont reçu aucune réponse à ce jour ». Tout a commencé en 2003 avec le projet de transfert de l'eau de cette commune vers Bechar. Les habitants avaient vivement contesté ce projet, estimant qu'il allait nuire à l'agriculture dans cette zone. A l'époque, personne ne les avait écoutés. Tous les responsables avaient affirmé que la capacité de la nappe suffisait largement à l'alimentation de Bechar en eau potable et à l'agriculture de Mougheul. Les initiateurs du projet de transfert de cette eau ont insisté et ont réussi à convaincre la tutelle, en l'occurrence le ministère des Ressources en eau qui a approuvé l'idée. Un montant de 127 milliards de centimes avait été dégagé, en 2003, pour cette opération d'envergure. Les travaux, sur les 40 km qui séparent Mougheul de Bechar ont duré plusieurs années. Moins de six mois après sa mise en service, presque tous les puits des fellahs de cette paisible localité se sont asséchés. Par ailleurs, le premier responsable de la wilaya a procédé, ce jeudi, à la fermeture provisoire de l'usine de l'eau de source de Mougheul. Les raisons de cette décision sont liées à une question d'hygiène. L'usine, inaugurée en juin dernier, ne dispose pas de certificat de conformité ni de laboratoire. L'enquête diligentée par les services de la sureté de wilaya, depuis quelques semaines, a mis à nu de nombreuses défaillances et remis en cause l'existence même de cette usine. Mais ça, c'est une autre affaire sur laquelle nous reviendrons dans les jours qui viennent.