Alors que la résistante sahraouie entame son deuxième mois de grève de la faim, le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, ne cache pas son inquiétude face à sa détermination. Il a déclaré hier, devant les députés espagnols : « La situation nous touche et nous inquiète. Le gouvernement a travaillé et travaille chaque heure, chaque minute, pour résoudre cette situation, nous espérons qu'elle pourra se résoudre de manière rapide et favorable. » Cependant, le président du gouvernement espagnol ménage bien « ses amis » marocains. A chaque fois qu'il évoque l'affaire Aminatou Haïdar, il n'oublie pas de rappeler son attachement à des relations très fortes et avancées avec Rabat, comme ce fut le cas lors de sa sortie d'hier. Selon la presse espagnole, M. Zapatero s'est dit favorable à une avancée des accords d'association avec le Maroc. Il a déclaré : « Je suis en faveur d'une avancée concernant l'accord d'association avec le Maroc ; je pense que c'est l'opinion de toute l'Union européenne. » « L'amélioration sur tous les terrains, y compris le marocain, passe par le rapprochement et l'intégration et non par des politiques d'isolement ou de séparation », a-t-il ajouté. Par ailleurs, contrairement à M. Zapatero qui souffle le chaud et le froid, le Congrès des députés espagnol a adopté une motion appelant le gouvernement socialiste à « redoubler tous ses efforts politiques et diplomatiques au plus haut niveau » pour permettre le retour au Sahara occidental de la militante sahraouie. Le chaud et le froid La motion présentée par les députés du Parti socialiste ouvrier espagnol au gouvernement a recueilli le soutien de l'ensemble des groupes parlementaires, à l'exception du Parti populaire qui s'est abstenu. Dans ce texte, les députés demandent au Maroc de permettre à la militante sahraouie de rentrer « immédiatement et sans tarder » chez elle au Sahara occidental et appellent le gouvernement espagnol à « continuer de défendre les droits à la libre-circulation et résidence » de la militante sahraouie et le Maroc à lui restituer son passeport confisqué à l'aéroport de Laâyoune occupé. Les députés se sont adressés, en termes clairs, au gouvernement marocain pour qu'il « ne pousse pas jusqu'à l'extrême la décision injuste et disproportionnée » de l'expulsion de la militante sahraouie. « Mme Haïdar doit rester vivante pour être l'une des meilleurs ambassadrices du peuple sahraoui dans le monde », affirment-ils, en soulignant que la « solution définitive au conflit sahraoui devra respecter l'autodétermination du peuple sahraoui ». Et c'est dans ce sens que les parlementaires ibériques ont demandé également au gouvernement espagnol de soutenir les résolutions du Congrès des députés, affirmant que « le statut définitif du Sahara occidental doit respecter la légalité internationale et doit être le résultat du libre exercice du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination à travers l'organisation d'un référendum, conformément à la charte des Nations unies et des résolutions du Conseil de sécurité ». Ils ont exigé aussi de l'ONU d'étendre le mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Une revendication que ne cesse de formuler le Front Polisario. Agences, H. O.