Après le énième scandale de dopage qui a secoué l'athlétisme aux derniers Mondiaux de Berlin, la Fédération royale marocaine (FRMA) a décidé de prendre pour la première fois des mesures très sévères à l'encontre des athlètes reconnus coupables de dopage par l'IAAF. Ces nouvelles sanctions concernent les athlètes Djamel Chatbi (3000m steeple), et Meriem Allaoui Selsouli (1500m), contrôlés positifs à Berlin et qui viennent d'encourir trois années de suspension. Un an de plus par rapport à la sanction infligée par de l'IAAF (2 années). Les responsables de la FRMA ont mis la barre très haut dans l'optique de dissuader les tricheurs. Le durcissement des sanctions sans précédent va priver les deux athlètes de participer aux prochains Jeux olympiques de Londres 2012. Un coup dur pour les deux éléments de l'élite marocaine qui étaient promis à un bel avenir. Meriem Allaoui Selsouli (25 ans), championne du monde universitaire (2004) et vice-championne du monde du 3000m en Jamaïque en 2002, risque de mettre fin à sa carrière. Car Selsouli, étudiante en lettres anglaises à l'université de Rabat, avait nourri tant d'espoirs pour la suite de sa carrière, notamment après la médaille de bronze décrochée sur 3000 m au mondial en salle (2008). Tout comme Chatbi (25 ans) sacré champion du 3000m steeple aux JM de Pescara et crédité cette saison d'un record personnel (8'08''86) qui verra sa carrière compromise. Avant lui, son compatriote Brahim Boulami, ex-recordman du monde du 3000m steeple, contrôlé positif à l'EPO à Zurich (2002), n'est jamais revenu à son meilleur niveau. A cette époque, le légendaire athlète Hicham El Guerrouj, très affecté par cette affaire de dopage, avait critiqué ouvertement Boulami en marge du meeting de Bruxelles : « Brahim Boulami a terni l'image du Maroc ». La déclaration franche d'El Guerrouj n'a pas été du goût de certains médias. Sept années après, le temps à donné raison à El Guerrouj, puisque les cas positifs - 30 au total - (de 2003 à 2008) relevés dans l'athlétisme chérifien ont frappé les esprits. Faut-il s'étonner dans un pays où les produits dopants sont vendus sur simple ordonnance dans les pharmacies marocaines ?