Le juge d'instruction de Nanterre, Jacques Gazeaux, a mis en examen, hier matin, l'ancien président de la République, Jacques Chirac, pour « prise illégale d'intérêts » dans l'affaire des emplois fictifs de l'ex-RPR. Le juge Gazeaux reproche à Jacques Chirac la situation de sept anciens permanents du parti gaulliste, dont il était le principal dirigeant, qui étaient en réalité rémunérés sur les fonds publics de la ville de Paris dont il était le maire (1977-1995), a rapporté le magazine Le Point. L'ancien chef de l'Etat n'a pas été interrogé hier, mais s'est contenté de lire une déclaration préparée à l'avance dans laquelle il conteste l'existence d'un « système » frauduleux entre son ancien parti politique et la ville de Paris et s'étonne de la modification de son statut dans cette procédure. M. Chirac disposait en effet, depuis le mois de juillet 2007, du statut de témoin assisté dans ce dossier – dans lequel Alain Juppé avait été condamné, en décembre 2004, à 14 mois de prison avec sursis assortie d'un an d'inéligibilité. Aucun fait nouveau ne semble être intervenu dans cette enquête, hormis le changement de juge d'instruction, M. Gazeaux ayant succédé à Alain Philibeaux. Cette nouvelle poursuite expose désormais l'ancien chef de l'Etat à un second procès pour des faits relatifs au financement de ses activités politiques avant son accession à l'Elysée. Le 30 octobre, la juge parisienne Xavière Siméoni avait ordonné son renvoi devant le tribunal correctionnel pour l'affaire dite des « chargés de mission » de la ville de Paris, dont certains sont soupçonnés d'avoir disposé d'emplois fictifs sous couvert du cabinet de M. Chirac à l'Hôtel de Ville.