Selon le Premier ministre danois, les discussions, qui s'étaient déroulées toute la nuit et le matin d'hier, vendredi, sont « très constructives, mais loin des objectifs attendus ». « On est encore loin du compte », a-t-il dit en marge d'une séance de travail regroupant plus de 30 représentants de pays industrialisés et autres pays émergents. Les dirigeants africains ont, de leur côté, appelé à la poursuite des négociations séparées du Protocole de Kyoto et de l'Accord de Bali. Le premier vice-président du Burundi, Yves Sahinguvu, a indiqué que le monde entier, notamment l'Afrique, « retient son souffle et attend de nous la signature d'un instrument juridique contraignant pour réduire les gaz à effet de serre responsables des variations climatiques ». Il a demandé que les pays les plus vulnérables, en général, et les pays post-conflit, en particulier, soient spécialement appuyés, financièrement et techniquement, dans la mise en œuvre effective des actions d'adaptation et d'atténuation de ces gaz. Pour le ministre des Affaires étrangères de la Côte d'Ivoire, Youssouf Bakayoko, l'ampleur du changement climatique exige actuellement la recherche d'une solution globale et équilibrée dans un esprit de concertation et de solidarité. A cet égard, le protocole de Kyoto, depuis son entrée en vigueur en 2005, a constitué une étape, certes modeste, mais importante dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La Côte d'Ivoire espère voir les pays développés réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40% en dessous des niveaux de 1999 d'ici 2020 et d'au moins 80 à 85% en dessous des niveaux de 1990 d'ici 2025, souhaitant que la conférence parvienne à un accord « acceptable pour tous ». Jeudi, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a appelé au respect des principes de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, notamment ceux relatifs à la responsabilité commune mais différenciée. « Parmi les principes consacrés par la convention, celui de la responsabilité commune mais différenciée me paraît essentiel », a indiqué Bouteflika dans son intervention à ce sommet. Il s'agit pour les pays industrialisés « d'honorer les engagements auxquels ils ont souscrit au titre de la convention et du protocole en termes de transfert de technologie, de financement et de renforcement des capacités pour venir en aide aux pays les plus vulnérables – et tous les pays en développement le sont – et leur permettre de supporter le fardeau de l'adaptation aux changements climatiques », a-t-il ajouté.