Si M. Obama rejette l'idée selon laquelle le monde est entré dans une «nouvelle guerre froide» dans le sillage des tiraillements entre Occidentaux et Russes au sujet de la situation en Ukraine, la Russie, pour sa part, ne s'avoue pas vaincue et promet que cette politique «destructrice et à courte vue» aura pour Washington des conséquences «très concrètes», selon les déclarations du ministre russe des Affaires étrangères. Le président Obama a détaillé une série de mesures destinées à porter un coup économique à la Russie pour l'obliger à faire marche arrière dans sa politique vis-à-vis de l'Ukraine. Il a notamment annoncé des restrictions contre des secteurs-clés tels que l'énergie, l'armement et la finance. Le Trésor américain a précisé que les Etats-Unis interdisaient désormais aux Américains d'effectuer certaines transactions impliquant des financements sur le long terme avec la VTB (deuxième banque de Russie), la Banque de Moscou (qui est une de ses filiales), ainsi que la Banque agricole russe. Par sa décision, la Maison-Blanche adopte une politique synchronisée avec celle de Bruxelles, qui avait annoncé quelques heures auparavant une série de mesures pour bloquer l'accès aux marchés financiers européens des entreprises et banques russes et interdire toute nouvelle vente d'armes et de technologies sensibles dans le domaine de l'énergie. Il est à rappeler que l'Union européenne a durci sa position depuis le crash, mi-juillet, d'un avion malaisien dans l'est de l'Ukraine, attribué à un tir de missile par les séparatistes pro-russes. Les sanctions prises sont un geste «inévitable», a notamment estimé la chancelière allemande, Angela Merkel, qui a appelé le pouvoir russe «à emprunter la voie de la désescalade et de la coopération» dans le conflit en Ukraine. Il faut relever cependant des contradictions dans la démarche européenne qui annonce des sanctions contre la Russie tout en invoquant la «non-rétroactivité» de la mesure et ce, en permettant à la France d'honorer son contrat de vente de deux porte-hélicoptères Mistral à la Russie, au grand dam de pays comme la Lituanie, en faveur de la méthode forte à l'encontre de Moscou. Plusieurs entreprises européennes ont prévenu que leur activité pourrait pâtir de nouvelles sanctions contre la Russie. Parmi elles le pétrolier BP, actionnaire à 19,75% du groupe public russe Rosneft. Des banques étrangères, notamment françaises, font face également à des «risques accrus de défaut» de paiement en Russie en raison de l'escalade de la crise en Ukraine, a également mis en garde le Fonds monétaire international.