L'événement est de taille, surtout après une attente de près d'une année. La nouvelle a vite fait le tour de Michelet et surtout beaucoup d'envieux. Dans une région où les conditions de vies sont des plus difficiles, peu de gens peuvent se targuer de se passer de l'éternel poêle à mazout ou de la bonbonne de gaz. Hormis quelques privilégiés, possédant le chauffage central, le reste de la population affronte le froid de la même manière. C'est dire que les Ath Hichem, un village célèbre pour le tissage, vient de rentrer de plain pied dans le progrès. Depuis la semaine dernière, la quasi-totalité des foyers, ayant émis le désir de se raccorder au réseau du gaz de ville, ont obtenu satisfaction. Tout le bourg est en effervescence. L'animation dure toute la journée où les agents de la Sonelgaz allaient de maison en maison pour procéder à la mise en service du gaz. Cependant, avant de tirer profit du fameux combustible, les futurs abonnés de Sonelgaz doivent s'acquitter des droits inhérents à la pose du compteur et posséder une installation intérieure adéquate, sans réserves de sécurité. Jusqu'à jeudi, le nombre de foyers, utilisant déjà le gaz de ville, était estimé à plus de trois cents. Un chiffre appelé à augmenter rapidement, puisque « tous ceux qui se présentent à l'agence de la Sonelgaz de Aïn El Hammam sont pris en charge immédiatement », nous apprend un membre du comité de village qui se désole, pourtant, pour ceux qui n'ont pas encore eu cette chance. Il reste en effet de nombreuses habitations non concernées pour le moment par l'opération. Ainsi, les locataires du chef-lieu ou encore ceux de la nouvelle ville, doivent, à l'instar de nombreux autres villages de la daïra, attendre leur tour, pour une durée indéterminée. Cependant, puisque les canalisations sont là, l'espoir est permis.