La symbiose recherchée entre l'élu et le citoyen demeure cette perle rare. Etre président d'une APC s'assimile à cette relation directe entre l'élu et la population. Cette fonction, au-delà de la symbolique qu'elle renferme, cristallise tous les espoirs du citoyen, quant au règlement de ses problèmes quotidiens. Dans notre pays, le système institutionnel, se référant beaucoup plus à celui légué par le colonialisme, arrive difficilement à s'adapter aux moeurs, à l'évolution sociale et surtout, se distingue par cette cassure entre l'élu proprement dit et la société civile qu'il devrait incarner. En effet, depuis 1963, nos APC souffrent énormément d'un manque de prérogatives et de responsabilités, quant à la gestion des affaires de la cité ; Le dysfonctionnement entre l'élu et le citoyen apparaît au fil des années et met mal à l'aise cet élu, «enchaîné» par des textes dépassés, tombés en désuétude. Nos APC ressemblent aujourd'hui à ces «boutiques» qui ne sont là que parce que le pouvoir l'a voulu. Leurs missions sont grandes, mais limitées par l'intervention de la hiérarchie. Ainsi «être président de l'APC d'une collectivité donnée n'est en fait, qu'être exécutant d'une politique dictée d'en haut et ce, sans aucun pouvoir réel». Pourtant, la fonction et le rôle d'un président d'APC dépassent le cadre de ce commis de l'Etat. Il doit être la quintessence de la volonté populaire qui l'a porté au pouvoir et à laquelle, il doit répondre. Depuis, l'avènement du multipartisme dans notre pays, les contradictions sociales ne cessent de s'affiner pour aboutir à des APC élues où un grand nombre d'élus de différentes formations politiques siègent ensemble. L'année 1990 a été cette période de transition marquée par la Razia du FIS sur la presque-totalité des APC du pays. Une année plus tard, c'est au tour des DEC de gérer ces assemblées élues après que le parti islamiste fut dissous. Cette période de gestion des affaires locales par les DEC, nommés directement, par l'administration, n'a entraîné que des déficits. Tous les domaines sont gérés d'une manière de «Ben amisme», par «clientélisme» et dont les résultats ont été catastrophiques. Un immobilisme des plus néfastes a marqué cette période de notre histoire. La relève a été très dure car les conséquences engendrées sont à inscrire en noir sur nos pages d'Histoire. Il fallait tourner la page de cette épisode marquée par une dérive, heureusement vite rectifiée. N'empêche que cette décennie a fait perdre énormément de temps, quant aux réalisations au sein des communes. Une pléthore de problèmes sont venus joindre ceux déjà, incarnés par des élus dans la majorité étaient incompétents, incultes et sans savoir. Toute cette distanciation entre l'élu et le citoyen rend le dialogue informel, sans incidence sur la vie de la cité. Cette dernière demeure orpheline d'un responsable. Pour le pouvoir, il fallait agir vite et ce, avec la sécurité retrouvée. L'année 1997 a vu la nouvelle formation politique, le RND arriver à la tête de la quasi-totalité des assemblées élues. Par la fraude, décriée par tous, cette formation n'a pas répondu aux attentes voulues car, elle n'a fait que perpétuer un système anachronique où l'élu, embrigadé par ses «acolytes» agit sans scrupules. Le citoyen quant à lui, attend devant l'éternel que sa situation sociale s'améliore. Vaine attente au regard de toutes les facettes négatives qui apparaissent dans la gestion et la prise de décisions. Aujourd'hui, plus que jamais, la gestion «buraliste» de nos APC doit trouver une autre formule plus adaptée aux exigences de l'heure. L'élu du peuple est cette incarnation de la volonté du peuple. Sa fonction première est celle d'être à l'écoute des sollicitations, de la planification et du développement de la région. Son indépendance vis-à-vis de l'administration doit être régie par de nouveaux textes qu'il est impératif de promulguer. Sans cette nouvelle législation, le président de l'APC ne sera que cet exécutant-élu dépourvu de toute force d'initiative et d'action.