Le ministre de l'Industrie et des mines, abdessalem bouchouareb, a en effet installé hier le comité de pilotage interne chargé de la mise en œuvre de la nouvelle organisation du secteur public marchand industriel, lequel compte actuellement 18 SGP et 5 entreprises publiques économiques non affiliées. La nouvelle instance devra, sur le niveau opérationnel, détailler le calendrier ainsi que le processus de création des grands groupes industriels. Bien que le projet mené actuellement par le ministère de l'industrie et des mines a pour objectif de créer des entreprises issues du secteur public dotées de la taille critique susceptible de négocier en force des partenariats éventuels, dans un environnement fortement concurrentiel, la mise en œuvre d'un tel processus risque de s'avérer plus complexe qu'il n'y paraît. Ainsi, selon certaines sources proches du secteur, le projet, qui date du temps de Abdelhamid Temmar et qui a été mis en veilleuse avant d'être remis au goût du jour à plusieurs reprises avant d'être présenté, pourrait avoir un impact financier certain sur un nombre d'entreprises publiques qui ont réussi, non sans mal, à atteindre un équilibre. Nos sources estiment ainsi qu'il serait utile de se pencher plus sérieusement sur les bilans des entreprises du secteur public marchand et d'étudier l'impact financier des fusions à venir entre les entreprises d'un même secteur. Ainsi se pose avec acuité la question de l'alignement des salaires. Nos sources nous expliquent que si des entreprises publiques ayant atteint un certain niveau de productivité et offrant en conséquence des salaires qui peuvent être jugés relativement élevés, le niveau des salaires d'autres entreprises de taille plus petite pourrait être jusqu'à 50% plus bas. Ainsi les fusions à venir devraient remettre les négociations salariales au devant de la scène. Et d'ajouter que si l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail aura un impact financier certain sur les entreprises du secteur économique public, l'alignement des salaires risque de mettre certaines d'entre elles dans la gêne sur le plan financier. Néanmoins, on nous explique, d'un autre côté, que les entreprises du secteur ayant bénéficié d'un assainissement, le processus en cours ne souffrira d'aucun passif quant à la question salariale, celle-ci pourrait être posée à l'abrogation du 87 bis au cours des négociations pour sa mise en œuvre. En tout état de cause, le comité de pilotage, qui compte actuellement en plus des représentants de la direction générale de gestion du secteur public marchand et des cadres du ministère de l'Industrie et des Mines, des experts en stratégie, droit, finance et de conduite des processus de transition, pourrait être élargi aux cadres des EPE et des SGP. Bien que la création des grands groupes industriels ait été annoncée pour la fin de l'année en cours, le comité de pilotage devra se pencher sur un bon nombre de questions et en premier lieu la définition des critères de sélection des cabinets en charge d'auditer les Sociétés de gestion des participations et des entreprises publiques économiques non affiliées ainsi que les critères présidant au recrutement d'un cabinet «pour l'accompagnement de la création des groupes industriels». Aussi et en perspective du rajeunissement du management des entreprises du secteur, une Commission d'évaluation des compétences a été installée hier au siège du ministère de tutelle et sera chargée d'élaborer la critériologie d'évaluation pour la sélection des managers des groupes industriels.