A la veille de la tenue de la 69e session de l'Assemblée générale de l'ONU, la République sahraouie dénonce avec véhémence la «complicité» du Conseil de sécurité avec l'occupant marocain qui piétine la légalité internationale. Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salek Ould Salek, a ouvertement accusé les cinq membres permanents du Conseil de sécurité. «Nous accusons le groupe des cinq d'avoir kidnappé la question sahraouie et d'entraver le processus de décolonisation du Sahara occidental», a-t-il martelé lors d'une conférence de presse, hier à Alger. Il s'est élevé également contre l'attitude de l'occupant marocain, qui «s'emploie avec la complicité du Conseil de sécurité» à bloquer le processus de règlement du conflit. «Nous dénonçons avec force la complicité dont bénéficie l'occupant marocain à l'intérieur du Conseil de sécurité de l'ONU. Le Maroc piétine la légalité internationale, mène une politique répressive contre le peuple sahraoui occupé devant le silence de la communauté internationale», s'est indigné le ministre sahraoui lors de la conférence de presse. Blocages et pillages En guise d'exemple, Mohamed Salek Ould Salek cite notamment «l'empêchement par le gouvernement marocain de la visite de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, dans la région et le refus de la nouvelle représentante spéciale pour le Sahara occidental et en même temps chef de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), la Canadienne Kim Bolduc, nommée le 5 septembre dernier». Le chef de la diplomatie sahraouie, qui appelle l'ONU à assumer ses responsabilités dans la décolonisation du Sahara occidental, estime «inacceptable» le silence de la Minurso face aux violations des droits de l'homme et le pillage de ses richesses naturelles. «Nous ne pouvons pas accepter de voir la Mission de l'ONU pour l'organisation du référendum au Sahara occidental se transformer en une mission qui cautionne l'occupation, qui se tait devant la répression et les crimes contre l'humanité et le pillage des ressources naturelles», s'est indigné M. Ould Salek. Et face à l'entêtement de la monarchie marocaine et son refus de se soumettre à la légalité internationale, le diplomate sahraoui appelle à des sanctions économiques et militaires contre le Maroc. «La communauté internationale est appelée à imposer des sanctions économiques et militaires au Maroc pour avoir entravé l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental depuis 23 ans.» M. Ould Salek interpelle également le roi du Maroc, Mohammed VI, afin de respecter «les engagements pris par son père et d'aller avec la partie sahraouie et son peuple détenteur de la souveraineté vers une solution juste et durable». «Il y va de la paix des deux peuples et de la sécurité dans la région», lance Mohamed Salem Ould Salek. S'adressant aux cinq du Conseil de sécurité (USA, Grande-Bretagne, France, Russie et Chine), le ministre des Affaires étrangères de la RASD s'interroge sur la crédibilité de l'ONU qui s'avère incapable de mettre un terme à la dernière colonisation en Afrique. «La crédibilité des Nations unies est encore une fois mise à l'épreuve, ce qui n'est pas sans rappeler sa raison d'être», indique le diplomate sahraoui. L'Espagne et la France interpellées Le responsable sahraoui a également appelé Paris et Madrid à «assumer leurs responsabilités politique et historique». «Nous ne sommes pas contre les intérêts de ces deux pays, mais seulement ils doivent jouer un rôle pour trouver une solution définitive au conflit sahraoui, car il n'est dans l'intérêt d'aucun pays de maintenir le statu quo», a-t-il insisté. Rappelant que la monarchie marocaine refuse de coopérer avec les instances internationales, M. Ould Salek a réaffirmé l'«engagement absolu de la RASD et du peuple sahraoui à poursuivre son combat libérateur, et sa volonté à coopérer avec l'ONU et l'Union africaine pour la décolonisation du Sahara occidental, à travers l'exercice de son droit immuable et inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, à travers l'organisation d'un référendum libre, juste et transparent».