« Nous sommes actuellement en pleine préparation pour lancer une campagne internationale d'envergure avec pour seul objectif faire pression sur les puissances mondiales pour sanctionner le Maroc, malgré l'opposition de ses soutiens au Conseil de sécurité de l'ONU, la France notamment », a indiqué le chef de la diplomatie de la RASD, tout en reconnaissant la complexité de la tâche en raison du soutien plus ou moins franc du groupe des 5 (membres du Conseil de sécurité de l'ONU, sans la Chine mais avec l'Espagne) à Rabat. Ould Salek accuse ce groupe d'avoir empêché l'élargissement des prérogatives de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) notamment celle liée au contrôle des droits de l'homme bafoués par le Maroc contre la légalité internationale. La mission dont le premier responsable, Christopher Ross, ainsi que la représentante spéciale du SG de l'ONU pour le Sahara occidental sont à ce jour interdits d'entrée dans les territoires sahraouis occupés alors qu'ils devraient s'y rendre les prochaines semaines. Ould Salek a indiqué Rabat a également demandé, par la voix de son nouvel ambassadeur aux Nations unies, de remettre en question la mission onusienne ou à tous le moins modifier sa feuille de route en essayant de lui imposer davantage de conditions. « Le nouvel ambassadeur marocain est allé jusqu'à accuser Ban-Ki moon parce qu'il tient à la légalité internationale », a-t-il poursuivi. Pour le chef de la diplomatie sahraouie, la crédibilité de l'ONU tient à sa capacité à mener à bon terme le processus de décolonisation du Sahara occidental. « Ce n'est pas acceptable que la Minurso se transforme d'une mission de paix à un organisme protégeant la colonisation marocaine auteur de crimes de guerre et contre l'humanité », s'est-t-il insurgé, en dénonçant la complicité dont bénéficie le Maroc au sein de la plus haute instance de l'ONU. Toujours est-il que le Maroc se retrouve aujourd'hui, selon lui, isolé sur la scène internationale et « nage à contre courant » de l'évolution de la situation. Ould Salek a par ailleurs appelé l'Assemblée générale de l'ONU, qui soutient à une écrasante majorité la cause sahraouie, et le Conseil de sécurité à prendre leurs responsabilités dans l'aboutissement du dialogue entre le Front du Polisario et les autorités marocaines, dont la date butoir a été fixée à avril 2015 lors de la présentation du rapport du SG de l'ONU sur le Sahara occidental. Ould Salek a également rappelé que les Sahraouis de recourir à la lutte armée si jamais le Maroc persiste dans sa négation de leur droit à l'indépendance.