Le dernier rapport sur les évolutions de la situation au Sahara occidental, transmis au Conseil de sécurité la semaine dernière, n'a cessé de faire des émules. Jugé très en deçà de leurs espérances, le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Front Polisario ont décidé d'ores et déjà, de réviser leurs relations avec la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso). Une décision qui ne les empêchera pas toutefois d'honorer leurs engagements, en faveur d'une solution juste, pacifique et démocratique du conflit, au moyen d'un référendum d'autodétermination libre et régulier. Dans une déclaration rendue publique jeudi dernier et reprise par l'agence de presse algérienne APS, M. Ould Salek, ministre sahraoui des Affaires étrangères, a affirmé qu'il était «grave et intolérable de voir la Minurso se singulariser parmi les missions des Nations unies pour être la seule qui ne remplit pas l'obligation morale élémentaire d'observation du respect des droits de l'Homme comme il lui a été demandé par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l'Homme, Amnesty International, Human Rights Watch, le Parlement européen et d'autres organisations, face à la répression et à la terreur coloniale marocaines». Soulignant que le peuple sahraoui a, pendant vingt ans, «mis toute sa confiance dans les Nations unies et coopéré loyalement avec la Minurso, en dépit de l'injustice subie, des reniements, par l'agresseur, de tous ses engagements», M. Ould Salek a affirmé que ce peuple est aujourd'hui «profondément déçu» et trouve «inacceptable et injustifiable la poursuite d'un tel état des choses». «La répression sauvage contre la population civile dans les territoires occupés, les disparitions, la torture, les jugements iniques et sommaires, les enlèvements et emprisonnements des défenseurs des droits de l'Homme, ainsi que le pillage des ressources naturelles, constituent une pratique quotidienne de l'occupant marocain, laquelle se fait au vu et au su de la Minurso», a encore déploré le chef de la diplomatie sahraouie. Après avoir relevé que la partie sahraouie «n'a ménagé aucun effort pour soutenir la mission onusienne afin de s'acquitter de sa noble mission de décolonisation de la dernière colonie d'Afrique», le ministre sahraoui a constaté qu' «aujourd'hui, la Minurso n'a pas tenu son engagement», alors que le Maroc, a-t-il dit, «tente, à l'abri du cessez-le-feu, de pérenniser son occupation avec ses corollaires de répression et de pillage des ressources naturelles du Territoire». «Ces pratiques se font» avec l'appui d'un membre permanent du Conseil de sécurité qui s'attelle, par tous les moyens à sa portée, à dévoyer le processus de décolonisation du Sahara occidental, à piétiner et bafouer les principes universels du droit international pour couvrir les crimes du Maroc au Sahara occidental», a ajouté M. Ould Salek.Rappelons que le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, s'est dit, mercredi dernier, «profondément déçu» par le dernier rapport sur les récents développements au Sahara Occidental soumis au Conseil de sécurité. Il a même estimé que ledit rapport traduit «l'incapacité de l'ONU à faire face aux entraves marocaines et à honorer ses engagements vis-à-vis du peuple sahraoui». G. H.