La presse privée indépendante serait en danger depuis la nomination de Hamid Grine à la tête du ministère de la Communication. «Il mène une campagne pour assassiner le journal», dénonce-t-il, encore. Dans son édition d'hier, le journal consacre sa une et plusieurs articles au sujet et commente sévèrement «la volonté du ministre de la Communication de détruire la presse, qui s'est opposée au quatrième mandat du président Bouteflika». Privé de la publicité publique, gérée par l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP), depuis plus de 15 ans, le journal s'offusque de cette volonté de bâillonner la presse libre, qui monte d'un cran. Ainsi, El Khabar explique que «plusieurs annonceurs privés auraient été invités par le ministre de la Communication à commenter la situation de la presse en Algérie autour d'un café dans son bureau». Ces réunions informelles auraient été organisées, selon les sources d'El Khabar, pour «pousser certains grands annonceurs privés à ne plus octroyer de publicité au journal en contrepartie de facilités et avantages garantis par le ministère des Finances». Hamid Grine aurait persuadé ces annonceurs qu'ils encourraient des redressements fiscaux s'ils ne répondaient pas favorablement à ses suggestions de boycotter El Khabar et El Watan. Le journal dénonce «la tentative de corruption et une grave atteinte à la liberté de la presse» et va encore plus loin, il accuse le ministre de la Communication de déprécier toute la grandeur de la fonction qu'il occupe et le qualifie de «ministre de la pub». El Khabar revendique sa liberté de ton et assure que le journal «ne fera jamais allégeance au pouvoir, malgré toutes les pressions».