L'exercice de la pharmacie, la politique du médicament et la réforme de la loi sanitaire sont les trois points à l'ordre du jour des sixièmes Rencontres internationales de la pharmacie d'Alger, organisées hier par le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP). Le pharmacien d'officine est confronté aujourd'hui à de nombreux problèmes et aspire au changement avec la nouvelle loi sanitaire. Un avant-projet qui exclut toutes les recommandations du secteur exprimées lors des Assises nationales de la santé organisées en juin dernier, regrette M. Benbahmed, président du CNOP. «Le texte en question a évacué toutes nos préoccupations, de la responsabilité pharmaceutique à la qualité des produits pharmaceutiques en passant par les bonnes pratiques de l'exercice pharmaceutique et la pharmacie hospitalière», a-t-il déploré, tout en signalant l'absence d'une définition de la politique pharmaceutique nationale. La nouvelle loi sanitaire, ajoute M. Benbahmed, ne répond pas à toutes les préoccupations du secteur et ne fait aucune référence au soutien à la production nationale, une des instructions du gouvernement, voire même du président de la République. C'est ainsi que le comité de liaison et de réflexion représentant l'ensemble des acteurs de la pharmacie (CNOP, UNOP, Snapo, ALMA, Adpha, SAP et ANPP) a élaboré et remis un document comportant toutes les propositions et les recommandations au ministère de la Santé, à la dernière heure de la date butoir, à savoir le 15 octobre dernier. «Nous exigeons une meilleure précision des qualifications et la définition des professions de santé, leurs responsabilités et leur déontologie, les produits pharmaceutiques (incluant phytothérapie, compléments alimentaires et laits infantiles), les dispositifs médicaux, les réactifs biologiques, le statut des médicaments non soumis à la prescription obligatoire. Comme nous souhaitons une meilleure précision sur la définition, l'organisation et les missions des différents acteurs de la chaîne pharmaceutique : l'officine, l'établissement de production, d'importation, d'exportation et de distribution, la pharmacie hospitalière mais aussi les laboratoires d'analyses médicales. Nous avons tous été perplexes à la création de deux agences par l'avant-projet de loi, alors que l'intérêt de la création de l'agence nationale des produits pharmaceutiques, que nous proposons, réside dans la centralisation de toutes les procédures inhérentes à l'enregistrement, à l'homologation, à la fixation des prix, au contrôle de la qualité et de la publicité des produits pharmaceutiques dans une structure disposant de moyens humains et matériels adéquats et fonctionnant avec des procédures opposables et transparentes» a-t-il ajouté. M. Benbahmed s'est félicité des assurances données par le directeur de la pharmacie au ministère de la Santé, le docteur Hafed, qui rassure les professionnels du secteur de la prise en considération de leurs préoccupations dans le prochain texte de loi régissant la santé en Algérie.