Nombreux parmi les étudiants qui optent pour cet institut de formation le font par vocation et passion. La passion de la nature. L'amour pour la verdure et le travail de la terre. L'ITMAS, présent dans plusieurs wilayas, dont celui se trouvant à l'intérieur du jardin d'Essai d'El Hamma (Alger) relevant, administrativement, du ministère de l'Agriculture, prodigue une formation assurée conjointement par ce département ministériel et celui de la formation professionnelle, et peut se targuer de former du personnel qualifié de par la qualité de l'enseignement théorique et l'apprentissage sur le terrain. C'est ici que nous avons choisi pour cette édition de cibler comme formation professionnelle mise au profit des jeunes à la recherche d'une carrière des plus stables et originales. La demande de formation dans ces instituts devenant de plus en plus importante et dépassant l'offre, un concours est organisé pour l'accès. Dans les années 1980, il s'agissait de l'Institut technologique moyen agricole (ITMA) qui, comme celui se trouvant au jardin d'Essai d'El Hamma, le concours d'accès pour la formation de technicien en horticulture ornementale et paysagisme était destiné aux élèves ayant le niveau de quatrième année moyenne. Aujourd'hui, le concours d'accès pour la formation sanctionnée par le même diplôme ou pour le diplôme de technicien en agricole est ouvert aux élèves ayant le niveau de la terminale (3e année secondaire) ou détenteur du baccalauréat. L'Institut de technologie moyen agricole spécialisé propose, aujourd'hui, aux élèves de la 9e année fondamentale, le diplôme de technicien adjoint en agriculture. Qu'en pensent les jeunes qui se sont inscrits à l'ITMAS ? «J'ai échoué à l'examen du baccalauréat. Je devais, donc, en attendant de repasser mon bac, suivre une formation professionnelle et j'ai choisi l'ITMAS parce que je suis un grand amoureux de la nature», nous diront plusieurs étudiants de cet institut. C'est l'image du jeune Rafik, détenteur d'un diplôme en biologie, qui s'est faufilé dans les couloirs de l'ITMAS afin de perfectionner ses connaissances en botanique et, du coup, acquérir une nouvelle expérience qui va lui permettre d'embrasser une carrière des plus sûres en la matière. «Les modules enseignés le long de cette formation sont très intéressants, comme la topographie, l'horticulture ornementale, la production animalière, la production végétale, le paysagisme, ajoutés aux modules qui me servent pour ma préparation à l'examen du baccalauréat si je voudrai repasser, comme la chimie et les sciences naturelles», explique-t-il. L'ensemble des étudiants que nous avons rencontrés insistent sur l'intérêt du diplôme, expliquant que «cette formation permet de maîtriser les techniques et l'art du paysagisme et de l'horticulture ornementale. C'est un métier d'avenir puisqu'il permet de concevoir des paysages, de créer et d'entretenir des espaces verts dont nous avons tant besoin en Algérie face à l'avancée du béton.» «Chaque plante exige des conditions climatiques et autres pour survivre dans un environnement ou un autre. Notre formation nous permettra de savoir quelle plante convient à quel endroit et cela nous aidera énormément dans notre travail quand nous serons appelés dans notre vie professionnelle à concevoir des paysages et des espaces verts», expliquent les étudiants. De grands paysagistes de Versailles formés par l'ITMA Assoiffés par cette formation des plus nobles, les étudiants, au nombre de 70, visent loin, tout en étant fiers du parcours de leurs prédécesseurs qui ont été formés par l'ITMAS, ex-ITMA. «Plusieurs parmi de grands paysagistes du très célèbre jardin de Versailles, en France, ont été formés à l'ITMA du jardin d'Essai d'El Hamma, du temps du colonialisme», d'après un ex-fonctionnaire de l'Institut technologique moyen agricole d'Alger qui continue à venir à l'ITMAS pour garder la nostalgie et apprendre davantage sur le monde botanique qu'offre cet institut. «Vous savez, des séquences de films de Tarzan joués par Johnny Weissmuller, champion olympique américain de natation, ont été tournés au jardin d'Essai d'El Hamma. Jadis classé troisième plus beau jardin au monde, ce jardin a également été le lieu où ont été tournés des séquences de films de Zorro», note Rachid, cet ex-fonctionnaire. «Grâce à cette formation, nous connaissons les noms scientifiques et communs de plantes, d'arbres et d'arbrisseaux sur, notamment, la base de leurs feuillages et leurs troncs», se félicitent plusieurs étudiants de cet institut. Aujourd'hui, plusieurs parmi les diplômés de l'ITMA exercent à la direction des forêts, d'autres travaillent dans des ministères, d'autres encore sont chargés de créer et d'entretenir des espaces verts, tandis que plusieurs d'entre eux travaillent au sein de l'Etablissement de développement des espaces verts (EDEVAL). Plusieurs d'entre eux ont créé leur propre entreprise spécialisée dans ce domaine passionnant. Les idées pour ces étudiants ne manquent pas, et elles ne sont généralement pas inutiles. «Nous pourrons être d'un grand apport dans l'accompagnement de réalisation des nouvelles cités et autres infrastructures puisque nous sommes en mesure de rendre ces lieux davantage agréables quand on nous demande de réaliser dans ces lieux des espaces verts», diront de nombreux étudiants des instituts de technologie moyens agricoles spécialisés. «Cet appel est destiné aux responsables chargés de la conception des nouvelles constructions», expliquent-ils. Des villes plus vertes, où les espaces de verdure regagneront leurs droits, cela ne pourra être que bien accueilli par toutes et tous.