L'idée du pacte économique et social est relancée à l'issue de la réunion tripartite de jeudi dernier qui a regroupé le gouvernement avec ses autres partenaires que sont l'UGTA et les organisations patronales. Elle devra être mise en œuvre en septembre prochain. L'UGTA, à en croire son secrétaire général, M. Sidi Saïd, n'a pas caché sa satisfaction après la réunion. Et pourtant, l'organisation syndicale est sortie de cette tripartite avec de simples promesses, y compris pour ce qui est de la revendication de révision du point indiciaire mise sur la table des négociations avant-hier. En effet, le gouvernement n'a fait que prendre acte de l'exigence de la centrale syndicale qui devra être examinée lors de la prochaine tripartite. Est-ce à dire que la base syndicale, dans les secteurs de la Fonction publique notamment, saura convaincre les travailleurs avec une aussi vague promesse ? Rien n'est moins sûr. D'autant que dans l'éducation, par exemple, le mécontentement est à son comble. Et que là aussi l'UGTA risque d'avoir fort à faire, considérablement gênée par les syndicats autonomes en quête, eux aussi, d'une reconnaissance officielle qui leur est jusqu'à présent refusée par le gouvernement. Et pour cause. La perte du monopole de facto en tant qu'interlocuteur représentant « le monde du travail » avec le gouvernement n'arrangerait pas pour autant les « affaires » de celui-ci, qui serait alors dans l'obligation de convaincre d'autres partenaires syndicaux connus pour être moins dociles et pas très satisfaits de la politique actuelle menée par Ahmed Ouyahia, dont la période de grâce semble terminée depuis longtemps, y compris au sein de l'Alliance présidentielle dont fait partie sa formation politique. On a bien vu cela lorsqu'il s'agissait d'examiner les amendements au code de la famille présenté par le gouvernement lors du dernier Conseil des ministres. Ahmed Ouyahia a bel et bien été « débordé » sur les ailes par le FLN, notamment par les ténors des redresseurs qui se sont réfugiés dans des positions islamo-conservatrices pour battre en brèche le projet de texte présenté par Mme Nouara Djaffar. C'est peut-être là un avertissement adressé au chef du gouvernement qui revêt toute sa signification après les sorties du chef du MSP qui, lui, non plus n'a pas ménagé ses critiques à l'égard de l'Exécutif. Dès lors, M. Ouyahia se voit dans l'obligation de rechercher sans doute des appuis ailleurs qu'au sein de l'Alliance présidentielle et, pourquoi pas, chez les patrons. Mais envers ceux-ci, il devra également faire un geste de bonne volonté et satisfaire un tant soit peu leurs attentes formulées depuis plusieurs années.