John Aïté Dossavi, président du Rapec (Réseau africain des promoteurs et entrepreneurs culture), homme de médias et promoteur culturel depuis plus de 15 ans, entend donner un autre élan à la culture. Il est le représentant, en France, de nombreux festivals africains, comme notamment les Koundé d'or au Burkina, les Tamani d'or au Mali, Africakoeur au Sénégal, le Bénin Golden Award. Quels sont les objectifs de votre réseau ? Il s'agit de remettre la culture au cœur des préoccupations des responsables étatiques africains, qui n'ont pas conscience qu'il s'agit d'un puissant levier de développement. Alors que les industries culturelles engendrent, ailleurs, des revenus colossaux, je ne citerais qu'Hollywood et l'industrie cinématographique américaine, l'Afrique, se coupe, elle, de toute une manne financière faute de négliger ses propres richesses culturelles. Quelles sont les actions du Rapec ? Notre objectif est jalonné d'actions, comme le récent forum à Marrakech. Après Paris et Cotonou, il s'agit du troisième du genre d'une série de cinq en vue de préparer le premier congrès panafricain des promoteurs et entrepreneurs culturels, qui se tiendra fin 2011. Le prochain forum aura lieu à Luanda, en Angola en juin prochain, et le dernier en novembre, soit au Liberia soit en Afrique du Sud. Par ailleurs, nous travaillons à la création du premier prix africain des Beaux- arts pour récompenser les sculpteurs et les plasticiens, ainsi qu'à la création du premier prix d'édition littéraire pour distinguer les maisons d'édition africaines. Quelle serait votre définition de la culture ? D'une manière générale, la notion de culture reste cantonnée aux arts, alors qu'elle est un tout. Par culture nous entendons, au Rapec, tout ce qui constitue l'identité dynamique d'une population et/ou d'un territoire. C'est la force de proposition et d'invention d'un vivre ensemble qui se nourrit de la mémoire du passé et des racines pour proposer un avenir qui se joue dans le présent. L'une des recommandations, issues des travaux du forum qui ont été incluses au rapport final d'Africités, est de redonner sa place à la culture dans chaque action concernant le développement en Afrique et d'inclure la culture dans chaque rencontre liée aux problématiques des collectivités locales. Comment rentabiliser la culture ? Après avoir été au cœur de productions d'événements culturels en Afrique pendant plus de 10 ans, j'ai constaté l'absence de plateforme capable de rassembler promoteurs et entrepreneurs. Avec quelques amis du milieu du Burkina, du Mali, du Bénin, du Gabon, du Togo, nous avons décidé de mettre sur pied une agora pour regrouper les professionnels d'Afrique et de la diaspora pour défendre la culture comme une vraie force de développement dans l'économie. Site Internet : www.rapec.org.