Responsables culturels et artistes sénégalais sont à pied d'oeuvre pour préparer la participation du Sénégal au Festival culturel panafricain prévu du 5 au 20 juillet en Algérie, qualifié de «véritable carrefour aux retombées positives sur le patrimoine du continent». Sélectionnés pour représenter leur pays, les encadreurs et artistes sont mobilisés pour assurer «une bonne prestation» lors de ce grand rassemblement continental dédié à la culture africaine qui «doit se développer et s'enrichir dans le sillage du panafricanisme», comme a tenu à le souligner M.Malale Ndiaye, le directeur artistique et metteur en scène de la troupe de danse et de chorégraphie «Bakalama» (calebasse). Egalement président de la Fédération nationale des ballets et danses traditionnelles du Sénégal, M.Malale qui ne s'oppose pas à l'ouverture de l'Afrique sur les cultures du monde, défend la préservation de nos valeurs culturelles qui se renforceront à travers des festivals comme celui qui se tiendra à Alger. «Nous sommes invités à chaque fois à nous produire dans des festivals européens, mais ce que nous cherchons c'est de fêter entre Africains notre propre culture», a-t-il ajouté. Pour M.Malale, le festival panafricain «permettra à tout le monde, artistes, chorégraphes, metteurs en scène, musiciens et autres de se rencontrer, parler et animer des conférences et des ateliers d'art pour évoquer toutes les facettes de notre culture et les enseigner aux générations futures». Après avoir fait observer que l'Afrique regorge d'arts, le responsable de la troupe Bakalama a affirmé qu'«au lendemain du festival d'Alger toutes les dimensions de la culture africaine seront développées». «Il y aura une multitude de rencontres entre producteurs. Tout ce brassage donnera lieu à des projets culturels et artistiques», a-t-il déclaré, ajoutant, dans le même contexte, que lors du festival d'Alger «nous allons chanter notre unité africaine». La délégation sénégalaise comptera en outre dans ses rangs, la troupe de musique, Yoro Ndiaye et Yoon Wi, qui signifie «le chemin» en langue wolof. Elle puise ses oeuvres dans la musique traditionnelle des différentes ethnies sénégalaises, a indiqué son manager, M.Seyni Ndiaye, dans un entretien à l'APS. Affirmant que l'intégration africaine passe d'abord par la culture, ce responsable artistique a affirmé qu'«il est plus facile d'utiliser la culture pour unir les peuples», et constaté qu'«au contact des cultures, les pays africains se rendent compte qu'ils ne sont pas différents les uns des autres». Au-delà des présentations purement artistiques prévues lors du Panaf d'Alger, le manager de Yoon Wi a plaidé pour faire de ce rendez-vous «une tribune pour parler de la situation de l'art africain qui souffre du manque de moyens pour le développer». «Le plus souvent, ce sont des promoteurs européens qui sont derrière les présentations et spectacles artistiques. Cette réalité a fait que les Africains n'expriment pas leur art comme ils le souhaitent», a-t-il regretté, appelant les gouvernements du continent à réunir les moyens pour sauvegarder le patrimoine culturel africain.