Cette visite est intervenue au lendemain du lancement d'appels d'offres en vue de la construction de centaines de nouveaux logements juifs à Jérusalem-Est. L'Egypte a salué, hier, la volonté du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, en visite au Caire, de relancer les négociations de paix avec les Palestiniens, mais avertit qu'un tel processus était incompatible avec la poursuite de la colonisation juive. Arrivé en début d'après-midi au Caire, Netanyahu a d'emblée rencontré le président égyptien Hosni Moubarak, mais les deux hommes n'ont pas donné de conférence de presse à l'issue de leur rencontre. « Les entretiens ont été extrêmement positifs », a déclaré à la presse le chef de la diplomatie israélienne, Ahmed Aboul Gheit. « Nous avons remarqué que le Premier ministre israélien veut bouger vers une reprise des négociations, et nous insistons sur la nécessité de parvenir à une entente sur les bases » des négociations, a-t-il ajouté. « Il y a des conditions pour toute négociation et nous les Arabes et les Palestiniens n'allons pas négocier tant que la colonisation se poursuit. » L'Egypte a également indiqué qu'elle voulait un calendrier de discussions. « Toute négociation, dont une base et un objectif ont été agréés, doit avoir un calendrier », a dit M. Aboul Gheit. Netanyahu « veut bouger », selon Aboul Gheit… Dans un communiqué, le bureau de M. Netanyahu a qualifié les entretiens d'« amicaux ». « Les deux dirigeants ont discuté de la façon de relancer le processus de paix avec les Palestiniens et des efforts pour libérer Gilad Shalit », un sergent israélien capturé en juin 2006 par des activistes palestiniens à la lisière de la bande de Ghaza, poursuit le texte. Le processus de paix est au point mort depuis l'offensive israélienne dévastatrice de l'hiver dernier dans la bande de Ghaza, mais l'Egypte mène des concertations diplomatiques en vue de relancer les discussions. Des diplomates au Caire ont affirmé que l'Administration américaine préparait deux lettres de garanties destinées aux Palestiniens et à Israël qui devraient servir de base à une relance des négociations. « Elles sont au cœur des efforts égyptiens », a déclaré Aboul Gheit, qui a indiqué qu'il se rendrait à Washington la première semaine de janvier. « Il est prématuré de dire si nous recevrons ou non les assurances ou les garanties », a-t-il ajouté. Mais la visite de Netanyahu au Caire, sa première depuis septembre, a été sapée par le lancement d'appels d'offres pour la construction de centaines de logements à Jérusalem-Est. « Un tel comportement suscite des interrogations sur le sérieux de la volonté d'Israël de parvenir à un règlement définitif et porte à croire qu'Israël cherche à se dérober aux obligations d'une paix juste et durable », a déploré Aboul Gheit avant l'arrivée de Netanyahu. Sous la pression des Etats-Unis, le cabinet de droite de Netanyahu a approuvé un moratoire de dix mois de la construction dans les colonies de Cisjordanie, où sont installés quelque 300 000 Israéliens, afin d'encourager le président palestinien Mahmoud Abbas à reprendre des négociations de paix. Ce moratoire, qui ne concerne ni Jérusalem-Est, ni 3000 logements déjà en chantier en Cisjordanie, ni la construction d'édifices publics, a été jugé insuffisant par l'Autorité palestinienne. Jérusalem-Est a été conquise en juin 1967 par Israël puis annexée. Cette annexion n'a pas été reconnue par la communauté internationale. Les Palestiniens veulent faire de la partie orientale de la ville la capitale de leur futur Etat.