Netanyahu semble ainsi répondre au principal conseiller du président Obama, selon lequel l'annonce du projet de construction à Jérusalem-Est est «destructrice» du processus de paix. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a affirmé hier que «la construction continuera à Jérusalem», y compris dans le secteur à majorité arabe occupé, alors qu'Israël est sous le feu des critiques internationales, en particulier américaines. «La construction continuera à Jérusalem, comme cela a été le cas pendant ces 42 dernières années», depuis l'occupation par Israël de Jérusalem-Est en 1967, a déclaré M.Netanyahu devant le groupe parlementaire de son parti, le Likoud (droite). «Le gel de dix mois de la construction en Judée-Samarie (Cisjordanie) prendra fin à l'échéance prévue», a-t-il ajouté, en référence au moratoire partiel et temporaire sur la colonisation juive en Cisjordanie occupée annoncé fin novembre. Netanyahu semble ainsi répondre au principal conseiller du président Obama, selon lequel l'annonce du projet de construction est «destructrice» du processus de paix. L'annonce par Israël de la construction de 1600 logements juifs à Jérusalem-Est est ressentie comme une «insulte» par les Etats-Unis et est «destructrice» pour le processus de paix au Proche-Orient, a ainsi jugé dimanche le principal conseiller de Barack Obama. «Nous venons tout juste d'entamer des négociations indirectes. Nous faisons la navette entre les Palestiniens et les Israéliens. Et le fait que cette annonce intervienne à ce moment-là est très destructeur», a dit David Axelrod sur CNN. Cette annonce a été vécue comme «une insulte (par Washington). Mais surtout, cela a sapé la très fragile tentative d'amener la paix au Proche-Orient», a-t-il ajouté. Qualifiant Israël d'«allié fort et spécial» des Etats-Unis, M.Axelrod a estimé sur la chaîne ABC que «c'est justement pour cette raison qu'Israël n'aurait pas dû se comporter de la sorte». M.Biden a pour sa part accusé le gouvernement israélien de «saper la confiance nécessaire à des négociations fructueuses» avec les Palestiniens. Lors d'un entretien sur la chaîne Fox News, dimanche, Robert Gibbs, le porte-parole de Barack Obama, a jugé que les excuses (de Netanyahu) étaient un «bon début», mais qu'il en faudrait plus pour apaiser les Etats-Unis. «Ce qui serait encore mieux, ce serait (qu'Israël) s'asseye à la table des négociations en avançant des idées constructives en vue d'un dialogue constructif et sincère qui permette de faire avancer le processus de paix», a dit M.Gibbs. Or, en guise d'idées «constructives», Benjamin Netanyahu a surtout montré que la paix ne l'intéresse pas et donné à voir la véritable nature des dirigeants israéliens en persistant dans la provocation et le sabotage du processus de paix. En visite dans la région du Proche-Orient, la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashlon a indiqué hier au Caire, sa première étape que la décision d'Israël de bâtir de nouveaux logements à Jérusalem-Est «met en danger» la tenue de pourparlers indirects israélo-palestiniens. Mme Ashton s'exprimait au siège de la Ligue arabe peu avant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'affirme que la construction va continuer à Jérusalem. «Les récentes décisions israéliennes de construire de nouveaux logements à Jérusalem-Est mettent en danger et sapent l'accord de principe en vue d'entamer des pourparlers indirects», a dit Mme Ashton. Les Etats-Unis ont proposé de lancer des pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens, leurs efforts pour relancer des négociations directes ayant jusqu'à présent échoué. Les Palestiniens et la Ligue arabe avaient donné leur accord à l'option indirecte, avant de revenir sur cette position après l'annonce par Israël de la construction de 1600 logements à Jérusalem-Est. «La position de l'Union européenne sur les colonies est claire. Les colonies sont illégales, elles constituent un obstacle à la paix et menacent de rendre impossible une solution à deux Etats», a ajouté Mme Ashton. «La paix est nécessaire, elle est urgente et réalisable. Je suis ici pour que l'Union européenne pèse de tout son poids afin de réaliser cet objectif», a-t-elle poursuivi.