L'affaire de la clinique El Anouar, examinée lundi dernier par la chambre pénale près la Cour de Constantine, ne cesse d'alimenter la chronique judiciaire. En effet, lors de sa plaidoirie, la défense des victimes a fait état de faits nouveaux. « Des tentatives de dédommagement à l'amiable ont été entreprises par la clinique auprès de certaines victimes, dont le père du nourrisson Mohamed-Takieddine, âgé de 7 mois lors de son décès ; en usant d'intermédiaires, le directeur a proposé au père Askouri, avant même la tenue des procès, la somme de 500 millions de centimes en dédommagement de la perte de son enfant, mais ce dernier a catégoriquement refusé », a plaidé l'avocat. L'on apprend, par ailleurs, de sources judiciaires, que le juge d'instruction près le tribunal de Constantine examine actuellement un dossier similaire, relatif au cas d'une femme âgée ayant subi une « ablation de l'œil » dans cette même clinique d'ophtalmologie. Notons que l'audience a été surtout marquée par les propos « contradictoires » du directeur de la clinique sur la « vraie cause » ayant mené à l'enlèvement du globe oculaire de ses patients suite à de simples opérations chirurgicales sur des cataractes. Il ira même jusqu'à accuser l'une des victimes de « démence ». L'intervention de l'avocat de la partie civile démentira, documents à l'appui, les propos du propriétaire de cette structure sanitaire, lesquels d'ailleurs ont provoqué des éclats de rire parmi l'assistance. Pour rappel, le tribunal de 1ère instance a condamné, le 4 mai dernier, le directeur, un chirurgien et un anesthésiste de la clinique, à une année de prison avec sursis pour négligence médicale ayant entraîné la mort du nourrisson Mohamed-Takieddine et le handicap à vie de trois patients, en plus de 6 mois de prison avec sursis prononcés à l'encontre de deux réceptionnistes pour faux et usage de faux. Ces dernières, on se le rappelle, avaient imité la signature du frère de l'une des victimes sur le dossier de la malade. A noter qu'une peine d'une année de prison ferme a été requise par le procureur général à l'encontre de tous les accusés. Le verdict, très attendu par les familles des victimes, sera prononcé lors de l'audience du 18 janvier prochain.