Le Soudanais Abdelhalim Mohamed briguait alors le poste de président de la CAF qui est revenu à l'Egyptien. Abdelaziz Abdallah Salem a été désigné président du premier comité directeur de la Confédération lors de la réunion tenue le 8 février 1957 au Grand Hôtel de Khartoum. La première CAN s'est déroulée au Soudan en 1957 et c'est l'Egypte qui a remporté le trophée à l'issue d'un tournoi à trois (Egypte, Soudan, Ethiopie) après l'exclusion de l'Afrique du Sud qui voulait aligner une équipe constituée exclusivement de joueurs blancs. Le président Abdelaziz Abdallah Salem, dont le premier trophée a été baptisé à son nom, n'est resté qu'une année à la tête de la CAF. En 1958, les autorités de son pays ont décidé de le remplacer par un autre dirigeant égyptien à la tête de la Fédération et au sein de la CAF. Le général Abdelaziz Mostafa a pris la place de Abdelaziz Abdallah Salem sans que la CAF et la FIFA n'y ont rien trouvé à redire. Le choix a été entériné en juin 1958 à Stockholm quelques jours avant le début de la Coupe du monde en Suéde. C'est ce général de l'armée égyptienne qui s'est rangé derrière la décision de la FIFA d'exclure toute association (fédération) qui accueillerait sur son sol la glorieuse équipe du FLN. D'ailleurs, les camarades de Hamid Bentifour n'ont jamais évolué en Egypte à cette époque. Le général égyptien a voté toutes les résolutions de la FIFA contre l'équipe du FLN. Il est resté 10 ans à la tête de la Confédération (1958-1968). Sous son règne, il y a eu cinq tournois de la CAN avec à la clef un succès de l'Egypte (1959) sur son sol. Le Soudanais, le docteur Abdelhalim Mohamed, a été le troisième président de la CAF. Il a occupé ce poste de 1968 à 1972. Il a fait un mandat avant de céder la place à l'Ethiopien, Ydnekatchew Tessema (1972-1987), qui a donné une autre envergure à la Confédération durant ses 15 ans de présence à sa tête. L'Ethiopien présentait le profil parfait pour la fonction. Il a été joueur international, a entraîné des clubs avant de prendre la tête de la sélection de son pays, était membre de l'instance continental dont il était le principal artisan de la rédaction des statuts de la CAF. Il était sur tous les fronts. Il a réorganisé la Confédération et ses compétitions, s'est battu au niveau de la FIFA pour une meilleure représentativité du contient en Coupe du monde. Il a bataillé pour exclure l'Afrique du Sud des instances et compétitions internationales. Il a été l'artisan du bannissement de l'Afrique du Sud pour apartheid. Il a accédé à la plus haute fonction à la CAF à l'âge de 49 ans. Il est décédé à l'âge de 66 ans. Abdelhalim Mohamed (Soudan) a «récupéré» le poste et l'a occupé un an (1987-1988) avant de le céder au Camerounais Issa Hayatou, élu au congrès de 1988 au Maroc et qui est toujours président de la CAF. Il boucle sa 27e année à la tête de la CAF et il est candidat pour sa propre succession. C'est sous sa direction que le football africain a beaucoup progressé, a obtenu 5 places en Coupe du monde et a engrangé des bénéfices financiers à la faveur de juteux contrats de sponsoring. A l'instar de Joseph Sepp Blatter, président de la FIFA, il ne s'imagine pas abandonner ses fonctions au profit d'un autre dirigeant du continent. Il brigue une présidence à vie… à la Blatter !