«C'est un moyen qui peut protéger certaines filières de la production nationale, mais ce n'est pas du tout une solution pour réguler et encadrer le commerce extérieur et surtout réduire la facture des importations», a souligné, hier sur les ondes de la Radio nationale, Ali Bey Nasri. Selon lui, il y a une «menace» sur la balance des paiements. L'Algérie a terminé l'année 2014 avec une facture de près de 60 milliards de dollars d'importations sans compter celle des importations des services qui s'élève à 12 milliards, a-t-il rappelé. La mise en place des licences d'importation n'est pas pour autant contradictoire avec l'accord d'association avec l'UE qui prévoit ce type de «mesures de défense», a fait savoir M. Nasri. Celui-ci a relevé que la réduction de la facture des importations ne doit «en aucun cas s'exonérer de la promotion de la substitution aux importations». C'est-à-dire encourager la production nationale. Au chapitre des filières à protéger, l'invité de la radio a cité l'agroalimentaire, les matériaux de construction, l'électroménager et les textiles. D'après lui, le gouvernement gagnerait davantage à s'attaquer aux transferts de devises opérés par le moyen des importations des services. «Concernant le fret maritime, nous payons une ardoise de 5 à 6 milliards de dollars par an. Nous avons donné des ports secs à des compagnies maritimes étrangères qui sont une pompe à transférer la devise ad vitam æternam (jusqu'à la fin des temps). Pourquoi, on ne donne pas des ports secs à des Algériens ? Au moins que le dinar reste chez nous !» s'est-il interrogé.