Les licences d'importation sont des permis délivrés avant l'importation d'un produit. L'Organisation mondiale du commerce explique à ce propos que les procédures administratives à suivre pour obtenir une licence devraient être «simples, neutres, équitables et transparentes». L'organisation ajoute que «si possible, les licences devraient être accordées automatiquement et rapidement, et même s'il s'agit de licences non automatiques, elles ne devraient pas constituer un obstacle non nécessaire aux échanges». L'Algérie, qui n'est pas encore membre de l'OMC, n'est pas en contradiction avec les règles de cette organisation, a indiqué hier Ali Bey Nasri, président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal). L'obligation des licences d'importation dans certaines filières, est une mesure de «sauvegarde» car la forte hausse des importations constitue «une menace sur la balance des payements», a-t-il expliqué sur les ondes de la rédaction de la radio chaîne 3. Il a rappelé que la facture des importations risque d'atteindre 60 milliards de dollars en 2014, sans compter la facture des services qui est en moyenne annuelle de 12 milliards de dollars. Selon Nasri, il est temps de limiter les importations, afin de protéger certaines filières comme l'agriculture et l'industrie agro-alimentaire via l'instauration des licences d'importation. Il a estimé, en revanche, que «la licence d'importation n'est pas suffisante. Certes, c'est un moyen pour protéger et réguler certaines filières mais elle ne permettra pas d'encadrer le commerce extérieur ou encore réguler les importations». Il a expliqué que l'Algérie pourrait réduire sa facture à travers un panel de mesures de protection des filières menacées outre les licences d'importation, à l'instar de celles prises par des pays voisins et l'Union européenne. Cependant, relève-t-il, «le choix des filières pose problème en Algérie. Il faudra fixer des critères et arrêter des conditions d'attribution des licences». Tout en relevant son caractère «provisoire», l'Algérie est appelée à démontrer que la filière concernée par une licence d'importation est menacée et qu'elle a besoin d'une protection. «la réponse doit être économique et pas administrative» précisera Nasri. L'Algérie doit aussi signifier à ses partenaires commerciaux comme l'Union européenne le degré de la menace. En somme, «l'Algérie doit élaborer un exposé des motifs qu'elle présentera à l'Union européenne», qui adopte aussi des mesures de défense de ses filières. Parmi les dispositions de l'UE, il citera les droits additionnels mis pour protéger des filières comme l'agriculture et à travers lesquelles elle bloque les exportations algériennes vers ses pays membres. D'ailleurs, dénoncera-t-il, l'accord d'association avec l'UE est déséquilibré et il faudra le remettre en cause. Parmi les filières à protéger, le président de l'Anexal citera d'autres filières tels, le textile, l'industrie mécanique et l'agro-alimentaire. L'Etat doit encourager les investissements, le transfert des capitaux de la communauté algérienne établie à l'étranger vers le pays, la consommation locale, en dépit des autres mesures incitatives à même de développer l'économie nationale. Les exportations hors hydrocarbures ont atteint près de 2,5 milliards de dollars en 2014. Ce montant peut être augmenté sensiblement en 2015 et atteindre 5 milliards de dollars, notamment dans les filières agricole et agro-alimentaire.