Chiffres n La facture des importations devrait avoisiner les 65 milliards de dollars en 2015, selon les prévisions des experts. Produits pharmaceutiques et médicaments, du lait en poudre jusqu'à la viande, mais et aussi des céréales : l'Algérie importe presque tout. Rien que pour les importations des services cette facture se chiffre à 12 milliards de dollars par an, selon le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL). «Pour le fret maritime, à titre illustratif, l'Algérie paie une ardoise de près de 6 milliards de dollars par an», a déclaré à ce propos, ce lundi matin, Ali Bey Nasri, qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, estimant qu'il «a été cédé des ports secs à des compagnies maritimes étrangères de-venues avec le temps de véritables pompes de transfert de la devises». «Douze milliards de dollars par an, c'est énorme. Comment cette somme est-elle utilisée, où et comment elle est transférée, c'est important de le savoir», a-t-il noté. Dans le même souci «de réduction» de la facture des importations, le président de l'ANEXAL, s'est montré catégorique, estimant qu'il «n'existe aucune vision pour ce faire». «Il y a eu certes une volonté au niveau du mi-nistère du Commerce d'aller vers des assises et d'instaurer cette vision, cependant, il faudrait comprendre qu'on a besoin d'un signal fort afin d'inverser les donnes», a relevé Ali Bey Nasri, qui s'est interrogé sur le sort réservé aux 40 millions d'hectares de surfaces agricoles inexploitées. «Est-ce que ces terres agricoles ne peuvent pas constituer un élément clé dans le processus de la réduction des importations algériennes ?. Jusqu'à quand ces surfaces demeureront inexploitées, sachant que nous importons annuellement pour une moyenne de sept milliards de dollars de produits agroalimentaires ?», s'est-il interrogé. Très sûr de ses propos, le président de l'Association nationale des exportateurs algériens a affirmé que l'Algérie dispose de tous les moyens lui per-mettant d'aller au-delà des cinq milliards d'exportations si jamais «toutes les conditions sont réunies», rappelant dans ce cadre que les recettes annuelles des exportations algériennes hors hydrocarbures sont évaluées à 2,5 milliards de dollars. Notons, par ailleurs, que le ministre du Commerce a annoncé dernièrement, la mise en place de deux groupes de travail pour «définir les mesures de rationalisation des importations et de lutte contre l'évasion de capitaux». Ce groupe de travail doit «remettre, dans les tout prochains jours, ses conclusions pour voir ce qu'il y a lieu de faire en matière de commerce extérieur»