Les populations du Tidikelt maintiennent donc leurs manifestations pacifiques sous le regard des forces de l'ordre, qui n'ont pas eu à intervenir depuis la réouverture de la transsaharienne le 1er janvier dernier. L'opinion publique nationale observe de loin pour certains ou s'implique davantage, comme c'est le cas du chef-lieu de la wilaya, Tamanrasset, Ouargla, Laghouat, Metlili et Adrar. La paralysie des établissements scolaires et des administrations de la région est totale, des voix se sont élevées samedi pour un retour à l'école, mais les organisateurs y ont vu un signe de fléchissement qui pourrait donner des idées aux autorités. Ce sera donc la grève générale jusqu'au départ de Sonatrach, Statoil et Schlumberger et l'arrêt total du forage non conventionnel. D'autres localités d'In Salah, telles que Foggaret Ezzoua et Iguestene, ont apporté leur soutien, leurs représentants sont de loin les plus convaincus, leurs jeunes sont les plus déterminés, apprend-on auprès des contestataires heureux de voir aussi Reggane et Tamanrasset redoubler de présence dans la rue avec des étudiants qui reviennent régulièrement à la charge. Le rythme est maintenu, trois marches ayant des destinations différentes sont organisées chaque jour : celle des femmes, celle des jeunes et des hommes. L'une sur l'axe de l'hôtel Tidikelt vers haï 5 Juillet ; l'autre vers Ksar Laarab ; les femmes, quant à elles, accaparent le centre-ville, se déplaçant de la daïra vers le CEM El Maghili et la maison de jeunes d'In Salah. Des dizaines de personnes commencent à bouger vers 9h30 pour revenir devant la daïra deux heures plus tard. Même les prières sont accomplies sur place. Fermeture des commerces à Tamanrasset A Tamanrasset, les opposants au gaz de schiste décrètent la fermeture des commerces dans toute la wilaya de Tamanrasset à partir d'aujourd'hui, a-t-on appris des protestataires qui ont investi la rue, hier, en signe de solidarité avec les habitants d'In Salah. Les manifestants demandent aux commerçants de toute la wilaya de baisser rideau du matin jusqu'à 18h pour que «tout le monde prenne conscience de ce qu'endurent les habitants de Tidikelt depuis 12 jours de protestation et de résistance contre l'exploitation des gaz non conventionnels dans le Sud». Les marcheurs, pour la majorité d'entre eux des étudiants, collégiens et lycéens, ont parcouru plus de 10 kilomètres, scandant des slogans appelant particulièrement à «Arrêter l'exploitation du gaz de schiste à In Salah». Sous l'œil vigilant des services de sécurité mobilisés à cet effet, les protestataires ont organisé un sit-in de moins d'une heure à la place publique Ilamen, au centre-ville, avant d'amorcer leur marche à destination du centre universitaire El Hadj Moussa Ag Akhamok en passant par le siège de la wilaya et sillonnant les principales artères de la capitale de l'Ahaggar.