Dans une mise à jour des perspectives de l'économie mondiale, réactualisée en janvier 2015, dans le sillage de la baisse des prix du pétrole, le Fonds monétaire international (FMI) estime que les pays exportateurs de pétrole, dont l'Algérie, pour lesquels les recettes pétrolières représentent généralement une part considérable du total des recettes budgétaires, sont confrontés à des chocs de plus grande envergure par rapport à leur économie. «Ceux qui ont profité des prix plus élevés du passé pour accumuler des ressources considérables et qui disposent d'un espace budgétaire peuvent laisser filer leur déficit budgétaire et utiliser ces ressources pour ajuster plus progressivement leurs dépenses publiques en fonction de la baisse des prix. Pour les autres, le principal moyen d'atténuer l'impact du choc sur leur économie sera de laisser leur monnaie se déprécier considérablement», affirme le FMI. L'institution fait ainsi clairement le distinguo entre les riches monarchies du Golfe, dont les capacités financières pourront leur permettre d'attendre une éclaircie et des pays plus fragiles, et donc susceptibles de subir des répercussions sévères sur leur économie, suite à la baisse des cours du pétrole. C'est certainement le cas de l'Algérie, malgré une petite marge de manœuvre à court terme. Pour faire face à la situation de crise qui s'annonce, le FMI estime que «certains pays devront renforcer leur cadre monétaire pour éviter que la dépréciation conduise à une inflation continuellement plus élevée et à une dépréciation supplémentaire». Toutefois, ajoute le FMI, «la baisse des prix du pétrole offre aussi une occasion de réformer les subventions et les taxes énergétiques». Les effets de la baisse des prix du pétrole aura comme impact, pour les pays exportateurs de pétrole, une diminution des revenus réels et des bénéfices, ajoute par ailleurs le FMI, qui souligne cependant qu'«il reste à savoir si les pouvoirs publics, auxquels reviennent généralement la majeure partie des recettes pétrolières nettes, ajusteront leurs dépenses». Dans ce cadre, précise le FMI, «dans les pays disposant d'amortisseurs, l'ajustement des dépenses peut être progressif, ce qui limiterait l'impact négatif sur les revenus et l'activité. Mais l'évolution récente en Russie illustre le risque d'un impact plus marqué dans les pays exportateurs où la politique macroéconomique n'a pas les moyens d'atténuer l'impact négatif sur la croissance». Il est à rappeler que les cours du pétrole sont toujours sur une courbe baissière à mois de 50 dollars le baril, chutant de 55% depuis septembre.