Dans quelques établissements de l'Algérois, le suivi de la grève est mitigé. Dans certaines enceintes, la mobilisation est faible. Vers 11h30, les sorties des écoles «fourmillaient» d'enfants, comme constaté au niveau de l'établissement Aïssat Idir, situé dans le quartier du 1er Mai (Alger). Les parents, des mères de famille pour la plupart, ne remarquent aucun mouvement de grève. «Il n'y a rien», peut-on entendre au moment où elles abordent la discussion. Un travailleur au sein de l'école confirme : «Il n'y a pas de grève», tout en s'interrogeant «si nous appartenons à un syndicat». Et de poursuivre : «Ce que je sais, c'est que les élèves ont rejoint les bancs de l'école de manière ordinaire.» Des collégiens du CEM Mohamed Mada, a proximité de l'école primaire Aïssat Idir, ajoutent : «On a étudié aujourd'hui (hier, ndlr). Aucune grève dans notre école. Mais je pense qu'il en aura une le 16 février.» Le gardien de l'établissement tient les mêmes propos : «Pas de débrayage. Les enseignants ont travaillé, tout comme les corps communs.» Mais les organisateurs précisent que le taux est différent d'une région à une autre. Un tableau récapitulatif démontre que sept wilayas ont suivi la grève à plus de 50%, tandis que pour d'autres le taux avoisine les 40%. Par exemple, à Béchar, le taux de suivi est de 80% ; il est de 40% à Batna. Le débrayage concerne des enseignants, des économes, des corps communs et autres travailleurs de l'éducation. Selon Sadek Dziri, responsable à l'Unpef, «loin de la langue des chiffres, la grève est un énième appel au Premier ministère pour qu'il applique les décisions entérinées lors de nos rencontres de février 2014. Depuis un an, rien de concret n'est entré en vigueur». Outre la révision du statut particulier, les syndicats insistent sur l'examen des primes pédagogiques. Les organisations qui ont appelé à la grève de deux jours sont le Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), l'Union nationale des professeurs de l'éducation et de la formation (Unpef), le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) et le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Par ailleurs, les syndicalistes du CLA ont essayé d'organiser, hier, un rassemblement devant l'annexe du ministère de l'Education nationale, à Ruisseau. Le sit-in a été empêché par les forces de l'ordre. «Nous avons tenté de tenir un rassemblement, mais la police nous a vite dispersés. Ils nous ont embarqués dans des fourgons. Libérés plus tard, il a été décidé de rencontrer demain (aujourd'hui, ndlr), le directeur du personnel du ministère pour trouver une solution à la situation des contractuels», explique à El Watan, Idir Achour, secrétaire général du CLA.