La mort suspecte du médecin du CHU de Sétif fait encore des remous. Ainsi deux des sept médecins affectés au centre de vaccination contre le virus H1N1 de l'hôpital précité, nous dit-on, ont jeté l'éponge. Devant le mutisme des responsables de la santé refusant d'éclairer l'opinion publique qui ne sait plus à quel saint se vouer, les raisons du désistement des deux spécialistes, vite remplacés par deux collègues vaccinés, demeurent inconnues. La disparition du Dr Lilia R. porte, le moins qu'on puisse dire, un sacré coup à la campagne de vaccination, boudée par le personnel du CHU. Le chiffre de 13 vaccinés, rapporté dans nos précédentes éditions, reste inchangé. Même les 7 paramédicaux affectés au centre susnommé refusent toute idée de vaccination. « Les responsables, qui crient sur tous les toits que la vaccination n'est pas obligatoire, veulent nous forcer la main », dira l'un d'eux. La position du personnel du CHU a fait tache d'huile. D'autant plus que les centres des différents secteurs sanitaires de la wilaya « chôment ». L'opération de vaccination des femmes enceintes qui devait être lancée, hier, a été, nous dit-on, reportée à une date ultérieure. Ce report nous laisse penser que le « décrié » lot de Sétif sera vraisemblablement retiré. Il faut en outre souligner que les collègues de la défunte fulminent. La position des responsables de la santé n'ayant, selon eux, pas jugé utile de leur présenter des condoléances officielles et publiques en est la cause. Selon certaines indiscrétions, la communauté des hospitalo-universitaires, qui attend avec impatience le retrait du lot de vaccins de Sétif, compte organiser un sit-in pour rendre hommage à leur consœur et décrier la position des responsables de la santé « allergiques » à la communication. « Les gestionnaires de ce dossier doivent se rendre à l'évidence que ce vaccin, qui fait l'objet d'une grande polémique, doit être retiré comme l'ont fait les Canadiens où des recherches sont menées pour déterminer les causes de ce nombre inhabituel de réactions allergiques sévères au vaccin », diront non sans colère des praticiens qui attendent les résultats de l'autopsie qui tardent à venir.