Apparemment le décès suspect à l'hôpital de Sétif du docteur Lilia R. suscite des remous et une forte inquiétude dans la corporation des hospitalo-universitaires et de tout le personnel médical et paramédical des différentes structures sanitaires de la wilaya. En effet, le personnel que nous avons contacté, tout en étant ému par la perte subite de leur collègue, qui n'a rejoint l'hôpital de Sétif que depuis quelques mois seulement, nourrit une forte appréhension en ce qui concerne la cause de sa mort et refuse catégoriquement de se faire vacciner. Les doutes sur la qualité dudit vaccin, mais encore le flou et les incohérences qui entachent la campagne de vaccination, restent, selon le docteur Yacine Kitouni, président du syndicat national des maîtres-assistants « le motif premier expliquant la réticence des uns et des autres de se faire vacciner ». Et pour donner plus de sens à sa déclaration, le docteur Y. Kitouni ajoutera : « moi-même je redoute de me vacciner et je reste en attente des résultats de l'autopsie pour pouvoir juger et décider si oui ou non je dois le faire. » Par ailleurs, certains médecins nous informeront qu'une directive officielle émanant de la tutelle et imposant aux directions de santé de wilaya, de geler la campagne de vaccination jusqu'à nouvel ordre, information que nous avons voulu vérifier auprès du DSP de la wilaya, qui, joint par téléphone, réfutera énergiquement cette information ; il dira en substance : « Ces gens-là veulent induire en erreur l'opinion publique, il n'y a eu aucune directive en ce sens. » A propos de la campagne en elle-même, le DSP, avouant que cette dernière « démarre, il est vrai, avec un rythme un peu long », ajoutera que « l'Etat n'est pas défaillant, il a mis tous les moyens, matériels, humains et autres ». Quoi qu'il en soit, le fait est que la majorité du personnel médical reste frileux à l'idée de se faire vacciner, du moins tant que cette histoire de décès du docteur Lilia R. n'est pas mise au clair définitivement. A ce titre, le refus du premier responsable du syndicat national des maîtres-assistants reste un indicateur certain de cette frilosité, au demeurant, justifiée. Pour ce qui est du lancement de la campagne de vaccination des femmes enceintes, prévu hier, l'on apprendra que jusqu'en début d'après-midi aucune vaccination n'a été enregistrée, ce qui confirme le climat d'inquiétude et de méfiance à l'égard du vaccin, climat qui s'amplifie de jour en jour au sein de la population constantinoise.