C'est une affaire qui a mis en émoi toute la population de Sidi Boudjnan (Maghnia). Le père de Hicham Benachour, un jeune de 17 ans, décédé mercredi dernier des suites d'une agression « sauvage » par un agent du makhzen, est toujours sous le choc. Ses parents demandent aux autorités marocaines de faire toute la lumière sur cette affaire qui risque d'envenimer davantage les relations algéro-marocaines. C'est dans ce cadre précis que le dossier de ce « dépassement » sera transmis aux services compétents du ministère algérien des Affaires étrangères. L'enquête, suite à cet incident frontalier, suit son cours, selon le chef de groupement des GGF de Maghnia, qui précise que le dossier de Hicham Benachour sera remis au département de Medelci. C'est d'ailleurs le vœu du père de la victime, qui souhaite que « l'Etat algérien saisisse officiellement les responsables marocains pour nous rendre justice ». « Je ne cherche pas à venger la mort de mon fils, mais je ne lâcherai pas les droits de Hicham qui a été caillassé mortellement par un agent marocain, alors qu'il se trouvait sur le sol algérien. » Abattu, le père de Hicham ne semble pas près d'oublier aussi facilement la mort de son fils. « Nous irons jusqu'au bout et je me présenterai à toutes les justices, algérienne ou marocaine soient-elles », a-t-il lancé, le visage crispé. Hicham, se trouvant au volant de sa voiture, a fait l'objet d'une « attaque » inédite à l'aide d'une grosse pierre sur la partie gauche de son crâne. Il a résisté à la douleur jusqu'au soir. Suite à la dégradation de son état de santé, il a été évacué en urgence, par son frère, vers l'hôpital de Maghnia puis vers celui de Tlemcen où il a aussitôt subi une intervention chirurgicale. Après quatre jours dans coma, Hicham a rendu l'âme. Les agents du makhzen ont, semble-t-il, changé de comportement, brutalisant tout Algérien interpellé aux frontières. En effet, il y a quatre jours, un autre Algérien a été blessé par un agent marocain des services frontaliers. La victime est actuellement hospitalisée à Oujda. Sous la menace d'une arme, cette dernière, accompagnée d'un ami, a été sommée de payer la rançon de passage à son retour du Maroc. Tentant la fuite, l'agent du makhzen lui tire dessus. Tandis que son ami a été récupéré sain et sauf par les GGF algériens dès qu'il a pu regagner le sol algérien.