Les élus qui n'ont pas respecté les consignes de vote ont pourtant été prévenus par les responsables locaux qui ont même, flairant le risque d'être appâtés par une promesse ou une autre, usé de menaces de sanction, en vain. Le conflit interne au FNA entre l'actuelle direction locale et la tendance dirigée par deux députés accusés de vouloir accaparer le bureau d'Oran pour se représenter dans les prochaines échéances électorales, notamment les législatives de 2012, s'est aggravé à la suite des sénatoriales. Les membres du conseil de wilaya, réunis en conseil extraordinaire le 3 janvier, considèrent, dans un communiqué rendu public hier, que l'échec du candidat FNA est le résultat d'une campagne malveillante menée par les députés en question au profit d'une autre formation politique, non citée mais qui ne peut être que le FLN, le RND ayant également perdu quelques-unes de ses propres voix potentielles. La motivation des députés FNA incriminés serait, toujours selon les déclarations des concernés, de « pousser les responsables à la démission afin d'accaparer le parti ». Ces derniers ont déclaré qu'ils démissionneraient en cas d'échec de leur candidat. La réunion extraordinaire du conseil de wilaya a eu pour but d'appeler les militants à demander à leurs représentants de reconsidérer leur décision (malgré son apparence peu probable, ndlr). Ils ont le soutien des élus qui ont respecté la logique partisane et voté FNA. Le non-respect de la logique partisane est vécu également au FLN qui a organisé des primaires pour désigner un candidat du parti. Mais celui-ci a été doublé par son rival qui, déçu de son échec, a opté pour une candidature libre et a fini, « miraculeusement », par arracher le siège de sénateur. Climat tendu Au FLN, depuis les précédentes élections locales passées, certains élus apparaissent comme au-dessus du lot et ne semblent pas évoluer dans les mêmes sphères que leurs congénères. Le futur sénateur d'Oran, un citoyen connu pour son aisance financière, fait partie de cette catégorie imposée à la base militante pour des desseins qui ne sont pas encore clairs. Même le RND, qui paraît le plus stable, a fait les frais du non-respect de la logique partisane en constatant, à l'issue du scrutin sénatorial, que près du tiers de ses élus ont préféré donner leurs voix à un candidat autre que le leur, pourtant lui aussi désigné démocratiquement lors des primaires. Les élus qui n'ont pas respecté les consignes de vote ont pourtant été prévenus par les responsables locaux qui ont même, flairant le risque d'être appâtés par une promesse ou une autre, usé de menaces de sanction, en vain. Conséquence, même de moindre importance que celui vécu ailleurs, un climat particulièrement tendu a fini par s'installer. On se demande quels genres de négociations ont pu mener, individuellement ou pas, tous ces élus récalcitrants pour trahir leurs propres formations. Les lectures sont diverses : corruption, tribalisme, rivalités interindividuelles, calcul politique pour accéder à la présidence de l'APW en cas de victoire du P/APW, etc.). Une véritable déconfiture qui n'a épargné aucun parti mais qui donne une idée sur le recul politique et la menace sur la démocratie même de façade.