En effet, et si le baril de brut a perdu plus de la moitié de sa valeur en six mois, les recettes fiscales issues de l'activité du secteur hydrocarbure n'ont reculées que près de 8%. Selon les chiffres publiés par la Direction générale de la prévision et des politiques relevant du ministère des Finances, la fiscalité pétrolière recouvrée est passée de plus de 3678 milliards de dinars fin décembre 2013 à près de 3400 milliards de dinars en 2014. Une légère baisse induite par deux facteurs ayant pesé sur l'évolution des recettes issues des hydrocarbures. Il s'agit en premier lieu du fait que l'impact de la baisse des cours du brut a été quelque peu limité par les prix du baril qui prévalait au premier semestre de l'exercice clos. C'est ainsi que la moyenne annuelle des cours du pétrole algérien s'est établie en 2014 à 99,17 dollars le baril, contre 109,08 dollars en 2013, selon les chiffres publiés par le ministère des Finances, soit une baisse de 9% des cours. Une autre explication tendrait à s'appuyer sur l'impact de la dépréciation du dinar sur les recettes de fiscalité pétrolière libellées en dinars, tandis que les revenus du secteur hydrocarbures ont pour référant le dollar. Il faut rappeler à ce titre que la Banque d'Algérie avait évoqué une dépréciation de 1,49 % du dinar face au dollar en 2014, avec un recul plus prononcé de plus de 6% rien qu'au 4e trimestre, et ce, au moment où les marchés du pétrole ont enregistré le plongeon le plus net des cours du brut. Il va sans dire que cette baisse de la fiscalité pétrolière, bien qu'elle soit limitée et compensée par une légère hausse des recettes budgétaires ordinaires (+2,5%), a un impact sur les dotations du Fonds de régulation des recettes (FRR) et sur le solde global du Trésor, ceci d'autant que les dépenses budgétaires ne cessent d'augmenter. Contrairement à l'accoutumée, le ministère des Finances n'a pas encore publié les chiffres de clôture pour 2014, se contentant de faire état de la plus-value versée au FRR. Celle-ci est ainsi passée d'un peu plus de 2000 milliards de dinars en 2013, à environ 1800 milliards de dinars en 2014, soit une baisse de plus de 12%.