Tout laisse croire que le programme de la mise en valeur des terres agricoles, lancé par la direction régionale de la Générale de la Concession, a été mis en échec par un grand nombre de concessionnaires qui n'ont pas jugé utile de respecter leurs engagements. Il s'agissait tout simplement d'exploiter des terres agricoles pour alimenter le marché local en produits agricoles et en tirer eux-mêmes profit. Plus d'un millier d'hectares de terre arable a été concédé à des fellahs dont le nombre effarant de quelque 200 d'entre eux ont laissé à l'abandon. Lors des visites inopinées effectuées dernièrement dans le cadre de la campagne de recensement par les membres d'une commission composée de représentants des différentes structures concernées, les terres étaient désespérément désertées par leurs attributaires. Les raisons invoquées pour justifier ce délaissement sont « la sécheresse », « le pâturage illicite des troupeaux lâchés par des éleveurs », le « manque de moyens financiers pour le fonçage de puits, l'acquisition d'équipements nécessaires à l'irrigation », « le désherbage », « l'élagage des arbres », etc. Il s'agissait, dans certains cas, de faux prétextes invoqués pour se soustraire à d'éventuelles mesures coercitives pouvant aller jusqu'à la confiscation pure et simple et éventuellement des sanctions prévues par la règlementation en vigueur. Des mises en demeure ont été signifiées aux concessionnaires défaillants, leur enjoignant de reprendre leurs activités sans délai. A la suite de quoi une cinquantaine de fellahs a fini par reprendre le travail sur des terres situées notamment à l'ouest de la wilaya d'Oran, telles celles de Misserghin, Aïn Beida ou Boutlélis, apprend-on de source proche de la direction des services agricoles. On estime que certains concessionnaires n'avaient, au départ, nulle intention de travailler la terre, mais cherchaient uniquement à gagner du temps pour morceler leur périmètre et le revendre en lots à bâtir. Ce qui n'est pas à exclure, estime-t-on. D'autres ont tout simplement procédé à des forages à partir desquels ils alimentent les colporteurs d'eau potable. Des fellahs, qui avaient présenté le puits comme devant servir à l'irrigation, n'étaient guère convaincants eu égard à la superficie plantée.