Les habitants des chalets se trouvant au quartier Les Ondines à Alger-Plage dans la commune de Bordj El Bahri, ont dû pour la énième fois recourir à une démonstration de rue pour crier leur ras-le-bol face aux récurrentes coupures d'électricité. Hier en fin d'après midi, les traces de pneus brûlés étaient encore visibles sur l'artère principale qui mène d'Alger-Plage à Tamentfoust, et des objets hétéroclites jonchaient les bordures de cet important axe routier qui a été, signalons-le, fermé par les protestataires à la circulation routière des heures durant. Les traces d'un violent affrontement entre les forces de l'ordre et les jeunes en colère viennent ainsi soutenir les propos déchaînés d'un groupe d'émeutiers survoltés. « Nous avons suffisamment de problèmes comme ça pour que viennent s'ajouter en ces temps de grand froid des coupures d'électricité, qui nous obligent à supporter une température encore plus glaciale », se lamente un jeune père de famille qui a à charge trois enfants en bas âge, et d'ajouter : « Nous avons, pour nous réchauffer, été dans l'obligation d'allumer un feu dans une bassine en fer à l'intérieur même du chalet où nous grelottions de froid ». Toutefois, les services de Sonelgaz qui se sont déplacés sur les lieux pour réparer la panne « ont seulement changé un fusible », affirment nos interlocuteurs. Le véhicule de Sonelgaz a été par la suite pris d'assaut par les jeunes contestataires, et il s'en est fallu de peu, comme ont témoigné quelques jeunes frondeurs, pour que le véhicule ne soit complètement détérioré. L'intervention de quelques personnes sages qui se sont mises entre les jeunes en colère a limité cependant les dégâts. Les services de l'ordre qui ont tenté de disperser la foule ont essuyé à leur tour des jets de pierres : un policier en faction aurait même été légèrement blessé. Les habitants de ces chalets de Bordj El Bahri affirment que derrière cette situation qui leur gâte considérablement la vie, se trouve le piratage de l'électricité par les occupants d'un bidonville mitoyen de leurs chalets. « Cet état de fait a occasionné une surconsommation de l'énergie électrique qui nous pénalise depuis que les occupants illicites de ce site de baraquement piratent l'électricité qui nous est destinée », se désolent nos interlocuteurs. Outre cette situation qui dénote d'un laisser-aller avéré, l'état dans lequel se trouvent actuellement ces chalets serait à même de constituer une source de troubles à l'avenir, car le cadre de vie à l'intérieur de ce site se trouve être des plus altérés sur tous les plans ; les unités d'habitations sont devenues entre-temps inhabitables, en raison de leur vétusté. Aussi, plusieurs cas de maladies respiratoires ont été signalés aux autorités compétentes nous affirme-t-on, mais sans que cela ne soit pris au sérieux.